De nombreux pays africains ont préparé leur position de négociation à la COP-27 en faveur de l’expansion de la production de combustibles fossiles sur le continent
Un document indique que « à court et moyen terme, les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, devront jouer un rôle crucial dans l’élargissement de l’accès à l’énergie moderne, en plus de l’accélération de l’adoption des énergies renouvelables ».
Confrontés à l’urgence énergétique, les riches Européens sont déterminés à brûler plus de gaz. S’ils veulent signer des contrats avec des fournisseurs de gaz qui eux doivent investir pour produire plus de gaz, ceux-ci exigeront que les contrats de fourniture de gaz soient de type « long terme », c’est-à-dire un engagement d’achat pour 10 à 25 ans, selon les négociations afin de pouvoir récupérer leurs investissements. Cela signifie que les pays qui font la leçon aux autres sur la réduction des émissions de CO₂ continueront d’en émettre beaucoup pendant longtemps. Pourquoi les pays pauvres ne seraient-ils pas encouragés à faire le même choix ? En fait il ne faut pas s’étonner si certains utilisent cet argument pour dire qu’il s’agit d’une forme de nouveau colonialisme. Il est compréhensible que Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, pense que « nos amis européens et américains ne pratiquent pas toujours ce qu’ils prêchent. Nous leur demandons de lever le moratoire qu’ils ont imposé sur les investissements dans les combustibles fossiles en Afrique ».
Les Africains ont-ils réalisé qu’ils peuvent eux aussi bénéficier des mêmes avantages que l’Occident a tirés des combustibles fossiles au cours des 150 dernières années ? Se sont-ils rendu compte que sans les combustibles fossiles vilipendés, les Européens vivraient dans les conditions d’hygiène et de précarité sociale du 19e siècle ? Ils ne doivent pas compter sur les États-Unis ou l’UE pour leur développement. Ils doivent s’appuyer sur l’utilisation d’une énergie bon marché et abondante, à savoir le charbon et le gaz naturel, pour produire l’électricité nécessaire à la modernisation du pays. Plus tard, lorsque les petits réacteurs nucléaires SMR seront commercialement disponibles (peut-être vers 2035), l’Afrique pourra également utiliser l’énergie bon marché et abondante de l’énergie atomique.
Les Africains ont le choix. Ils peuvent suivre les conseils des ONG écologistes et des institutions internationales. Ils peuvent aussi prendre leur avenir en main en s’engageant rapidement et avec détermination dans la voie de l’électrification conventionnelle, car, comme nous l’avons vu, ils consomment onze fois moins d’électricité par habitant que les Européens.
Bien sûr, l’utilisation des combustibles fossiles est une condition nécessaire, mais non suffisante pour résoudre la pauvreté en Afrique. Cependant, il est illusoire de penser le développement du continent africain sans électricité abondante et non intermittente. L’urgence est d’électrifier le continent en tenant compte des ressources en gaz naturel, en charbon et aussi en hydroélectricité ; l’Afrique doit abandonner l’illusion des énergies renouvelables intermittentes que nous, Européens, n’avons pas réussi à développer après 49 ans d’efforts. Les Africains ont leur destin entre leurs mains.