Prolongation de la date d’ouverture du campus : des étudiants de l’Ucad attiraient devant la barre pour manifestation non autorisée

Cinq étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont comparu ce jeudi 26 octobre 2023 à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour  participation à une manifestation non autorisée. Il s’agit de Mamadou D, Ibrahima S, Assane D, Mamadou A. D. et Sanoussy. Cependant, ils ont tous été renvoyés des fins de la poursuite sans peine ni dépens.

Pour la réouverture du campus pédagogique, les autorités de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont initié un conseil d’administration pour le démarrage des cours. Mais à l’issue de cette rencontre, les responsables ont décidé de prolonger la date de démarrage dans 2 mois. Informés, les étudiants ont voulu tenir un point de presse au sein de l’université pour alerter leurs camarades de la décision prise par le rectorat. Lorsque le recteur a été mis au parfum de l’intention des étudiants, il a avisé le commissaire Thiam du commissariat de Point E qui a fait savoir aux étudiants qu’ils n’avaient pas le droit de tenir un point de presse à l’intérieur du temple du savoir sans autorisation. Avec des négociations serrées, les étudiants ne sont pas parvenus à convaincre les limiers. Par la suite, ils sont allés se réfugier au terrain du Lycée Delafosse afin de tenir leur point de presse. Les forces de l’ordre et de défense les ont suivies jusque là-bas avec un dispositif sécuritaire impressionnant. Les élèves sont sortis et les cours ont été perturbés. Sur ce, les limiers accusent les étudiants d’avoir délogé les élèves. Ainsi, ils ont été arrêtés pour participation à une manifestation non autorisée. Jugés ce jeudi 26 octobre 2023, Mamadou Diagne, Ibrahima Sané, Assane Dieng et Mamadou Adjibou Diallo ont tous fait face au juge du tribunal d’instance pour répondre des faits de participation à une manifestation non autorisée.

À la barre, les prévenus ont nié les faits. Interrogé en premier, Mamadou D. âgé de 29 ans explique qu’après la délibération du conseil d’administration, nous avons jugé nécessaire de tenir un point de presse. « La police était présente pour nous empêcher de tenir la rencontre. Ils nous ont dit qu’on ne pouvait pas tenir le point de presse sans autorisation. Après des négociations, nous sommes allés au terrain du lycée Delafosse, mais là aussi, ils nous en ont empêché », a-t-il déclaré.

Quant à son camarade Ibrahima S, il laisse entendre que cette conférence de presse organisée avait pour objectif d’informer les étudiants que le Coud n’est pas prêt à reprendre les cours. « Nous sommes allés à la Faseg, le doyen avait autorisé, mais le commissaire s’y est opposé. Après avoir négocié, ils nous ont sommés de trouver un autre lieu qui ne se trouve pas aux enceintes, ni dans les environs immédiats. Quelque temps après, les étudiants ont commencé à lancer des jets de pierres. C’est à la suite de cela que des étudiants sont allés déloger les élèves du Lycée.

Lors de son réquisitoire, le parquet requiert une application de la loi. Pour la défense, elle mentionne que la procédure a été biaisée. Et précise que les étudiants siègent au Conseil d’administration de l’université. « Leurs camarades ont droit à l’information qui est une liberté fondamentale. On veut tailler le calendrier politique à celui universitaire », a plaidé la défense.

Rendant son verdict, le président de la séance a renvoyé les prévenus des fins de la poursuite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Divulgation de données personnelles sur la situation médicale de Ousmane Sonko: Le procureur annonce des poursuites judiciaires contre les auteurs
Next post L’opposant sénégalais Sonko, en service de réanimation, dans un état “très faible”