COP 27 4ème jour, l’épineuse question financière demeure au cœur des débats: Un difficile compromis?

L’aide au pays du Nord tient en effet une place centrale à la COP27 de Charm el-Cheikh, en Égypte. La plupart des dirigeants africains et des pays en développement ont réclamé plus de moyens pour faire face aux conséquences du changement climatique.
Tout est parti de la COP 15 en 2009 à Copenhague, où les pays riches avaient promis 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud à partir de 2020.
Une promesse qui tarde à se concrétiser et qui à en croire les experts, devrait aujourd’hui doubler si on prend en considération l impact croissant du dérèglement climatique sur le continent avec ses dégâts incommensurables alors qu il n est responsable que de 3,8°\° des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde.
Par ailleurs, l’OCDE rapporte de son côté qu un peu plus de 83 milliards ont été mobilisés par les pays riches.
Seulement, selon un rapport publié hier, les pays du Sud auront besoin de 2000 milliards de dollars par an d ici à 2030 pour financer leur action climatique. L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, craint qu’une victoire républicaine aux élections de mi-mandat réduise les sommes promises par Joe Biden.

Oui, plus de 2.000 milliards de dollars. C’est la somme faramineuse qui sera nécessaire chaque année d’ici à 2030 pour aider les pays du Sud à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, s’adapter au réchauffement climatique et gérer les dommages afférents, selon un rapport commandé conjointement par les gouvernements égyptien et britannique, présenté ce mercredi à la COP27.

La moitié devrait provenir de financements extérieurs, privés et publics, estiment ses auteurs. Les pays en développement (en dehors de la Chine) devraient travailler avec les investisseurs, les pays développés et les institutions multilatérales pour le débloquer. Le reste proviendrait de leurs propres fonds, là encore privés et publics. De quoi leur permettre de réduire les combustibles fossiles et d’investir dans les énergies renouvelables et des technologies bas carbone.

« Les pays riches devraient reconnaître qu’il est dans leur intérêt vital d’investir dans l’action climatique dans les pays émergents et en développement », assure l’économiste Nicholas Stern, qui a codirigé le rapport. Mais pour ce spécialiste renommé du climat, c’est « aussi une question de justice étant donné les graves impacts causés par leurs niveaux élevés d’émissions actuelles et passées ».

Cette question financière s’est imposée au coeur des débats au troisième jour de la COP27 à Charm el-Cheikh avec des critiques ouvertement dirigées vers les pays avancés, dont l’aide se fait aujourd’hui largement sous forme de prêts.

Pour le président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui vient de détailler son plan de « juste transition énergétique » , les financements devaient davantage prendre la forme de subventions et de prêts à des conditions financières très favorables (dits concessionnels). « A l’heure actuelle, l’aide multilatérale est hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêts peu enclines à prendre des risques, assorties de coûts et de conditions onéreux », a-t-il déploré.

Un peu plus tôt, le président du Sénégal et de l’Union africaine, Macky Sall, expliquait que ​les pays en développement finançaient actuellement la plupart de leurs projets sur le changement climatique en s’endettant. « Nous finançons nos propres efforts d’adaptation alors que nous sommes des victimes, ce qui signifie que nous sommes doublement punis et que nous ne sommes pas prêts à supporter cela », a-t-il lancé.

Le Premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif lui revient sur la « responsabilité particulière » de Washington, prévenant que son pays, dévasté cet été par des inondations meurtrières qui ont fait 1.700 morts et provoqué des dizaines de milliards de dégâts, ne pourrait poursuivre son plan de baisse des émissions qu’une fois remis.

Relayant ces appels à l’aide, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé une fois de plus à revoir « la façon dont le système financier international fonctionne ». Un appel partagé par de nombreuses voix cette année à la COP27; Se feront elles entendre?

Toujours est il qu il urge d agir sans quoi, La Terre survivra, l’Homme non.
Ce constat simpliste est au cœur de la problématique du changement climatique, et il implique de fait une nécessaire coopération mondiale pour le déconstruire.
Les Conférences des Parties, les fameuses COP, dont la 27ème édition s’est ouverte cette semaine en Égypte, ont la lourde responsabilité chaque année, de faire le bilan des actions déjà actées et de tenter de trouver de nouveaux compromis à même de réduire l’impact sur la communauté internationale des changements climatiques.

Fatou NIANG, Envoyée spéciale 

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