Le maire de Keur Massar, Billal Diatta, a été auditionné au fond ce lundi dans l’affaire qui lui vaut d’être placé sous mandat de dépôt depuis le 23 mars dernier. Au terme de son face-à-face avec le Doyen des juges, ses avocats ont introduit une demande de liberté provisoire. D’après L’Observateur, qui donne l’information, l’édile coloré Pastef, pour convaincre le magistrat instructeur, a avancé un argument qu’il croyait sans doute imparable. Billal Diatta a, en effet, demandé au juge de lui permettre de retrouver son fauteuil de maire pour prévenir les inondations qui menacent sa commune avec l’hivernage qui s’installe. Et pour mettre tous les atouts de son côté, l’édile a ajouté, selon le journal, qu’il s’engage à se mettre à la disposition de la justice à chaque réquisition. Mais malgré la raison invoquée et l’assurance donnée, le Doyen des juges a rejeté la demande de liberté provisoire du maire de Keur Massar. Billal Diatta reste donc en prison. Il est poursuivi pour offense au chef de l’État, manœuvres de nature à compromettre la sûreté publique ou à occasionner des troubles politiques graves ou à enfreindre les lois, appel à un mouvement insurrectionnel. Il a nié avoir commis ces faits présumés.

Au moins 20 personnes ont été tuées depuis dimanche dans le centre du Nigeria lors de nouveaux affrontements meurtriers entre communautés d’agriculteurs et d’éleveurs, selon la police.
 
Ces dernières semaines, l’Etat de Plateau (centre) a connu une forte résurgence des tensions et des conflits meurtriers entre communautés d’éleveurs et d’agriculteurs qui se disputent l’exploitation de la terre et des ressources en eau. Les tensions se sont aggravées ces dernières années par la pression démographique et le changement climatique.
 
Depuis mi-mai, au moins 140 personnes ont été tuées dans ces violences et plus de 3.000 personnes ont fui les affrontements.
 
La dernière attaque a été menée par une présumée milice d’éleveurs qui a envahi plusieurs villages du district de Barkin Ladi, a déclaré lundi soir à l’AFP le porte-parole de la police du Plateau, Alfred Alabo.
 
« A Barkin Ladi, nous avons reçu des informations selon lesquelles environ 15 personnes ont perdu la vie » dimanche et « cinq autres ont été enterrées » lundi, « ce qui porte le nombre total à 20 », a-t-il déclaré.
 
L’Etat de Plateau est souvent le théâtre de tensions intercommunautaires et d’attaques à répétition entre des éleveurs peuls musulmans et des communautés agricoles majoritairement chrétiennes, en particulier dans les districts de Mangu, Barkin Ladi et Riyom.
 
Le gouverneur de l’État du Plateau, Caleb Manasseh Mutfwang, a appelé les forces de sécurité à mettre fin « à l’effusion de sang et à l’incendie de biens ».
 
Vendredi déjà, cinq éleveurs avaient été tués. Huit agriculteurs ont ensuite été abattus lors de représailles présumées, selon un chef de la communauté Berom. La police avait confirmé 13 morts dans ces attaques.
 
L’enchaînement de meurtres et représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des bandes qui mènent des expéditions ciblées dans des villages où ils tuent des habitants par dizaines, pillent et procèdent à des enlèvements contre rançons.
 
Le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, investi fin mai à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique et de la première économie du continent, a promis de faire de la lutte contre l’insécurité « sa priorité absolue ».
 

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