Mbane – Saniente : Les dessous d’un vrai faux litige foncier

La commune de Mbane (département de Dagana) avait été, dans un passé récent, agitée par une question foncière. En effet, des paysans et éleveurs du village de Saniente dénoncent ce qu’ils appellent « l’accaparement » de leurs terres par le groupe Faky a la tête d’une partie du village, qui se disent victimes de litiges fonciers de la commune de Mbane. 
 
Yacine Fall, économiste et responsable politique de l’ex Pastef de la localité, a accusé le maire de la commune d’être le principal responsable de cette situation. Mais Mme Yacine Fall, candidate malheureuse de YAW à Mbane lors des dernières élections locales, a oublié de dire à la presse qu’elle a bénéficié de 100 ha, dont elle n’a pu obtenir la délibération, parce que se trouvant sur les terres attribuées à FAKY sur les 300 qu’elle avait demandés, pour avait-elle dit, « participer au développement de son terroir, lutter contre la pauvreté et le chômage ». Dans son entreprise de manipulation, elle est aidée par son neveu, lui aussi de l’ex Pastef et actuel chef de village de Saniente du nom de Ousmane Niang. 
De quoi s’agit-il vraiment ? 
 
Dès son installation, l’actuelle équipe municipale pour accompagner sa communauté, a désaffecté des terres à des privés pour les redistribuer aux populations. Mais les 1700 ha dont ils parlent appartiennent à Rabih Faky depuis 2000 et qui les a toujours exploités au vu et au su de toute la zone de Mbane. C’est ce dernier qui, en difficulté d’exploitation a signé une convention de partenariat avec SENEGINDIA. 
 
C’est donc en 2000 que Rabih Faky, a demandé et obtenu 1. 500 ha dans le cadre de la fourniture des produits alimentaires à l’UGB (Université Gaston Berger) avant de se voir accorder 200 ha supplémentaires en 2004. Mais, en même temps, l’État du Sénégal dans le cadre du PDIDAS (Programme de développement inclusif et du développement agricole du Sénégal) avait octroyé des centaines d’hectares aux populations jouxtant celles de Faky. Ces terres, de 2004 à nos jours ne sont toujours pas exploitées par les populations, malgré un lourd investissement. En outre, pour toujours accompagner les populations de Saniente, 38 ha ont été offerts au profit des jeunes qui s’agitent aujourd’hui sur la base d’un partenariat signé entre l’actuel chef de village Ousmane Niang et Rabih Faky en présence du maire. Ce dernier avait demandé et obtenu de Fakih qu’il fasse une irrigation de plus d’un kilomètre, pour permettre aux populations d’utiliser cette eau pour leurs activités. 
 
Que vient donc faire SENEGINDIA dans cette affaire ? 
 
Le nom de l’entreprise Indienne qui exploite déjà 2800 ha sur les 5 000 en sa possession s’est retrouvé au cœur de ce supposé litige foncier. Selon ses responsables, la société SENEGINDIA qui participe à la lutte contre le chômage, a été approchée par M. Rabih Fakih, déjà propriétaire des 1700 ha, pour un partenariat. Ce qui fut fait le 10 Mars 2022. Il y’a donc plus d’un an. Monsieur Rabih Faky a cédé les peines et soins ainsi que l’ensemble de ses droits, privilèges et actions sur son terrain du domaine national d’une superficie de 1700 hectares, objet du NICAD 04120101-00200005 sis dans la Commune de Mbane. 
 
Ainsi donc, ce n’est pas le maire qui aurait cédé des terres à SENEGINDIA, mais plutôt Rabih Faky, qui a bien le droit de disposer de ces terres comme il le souhaite. Mais suite à des pourparlers entre la société et les populations autochtones sous la supervision des autorités administratives. Il a été retenu que SWAMI AGRI va procéder au défrichement et à l’exploitation des 800 hectares sur les 1700 hectares cités ci-dessus. 
 
Mais contre toute attente, des populations de Saniente manipulées et dirigées par Ousmane Niang (chef de village) et Yacine Fall, tous deux de Pastef, ont commencé à ériger des barrages sur les terres appartenant à Fakih. À ce jour,  la société SWAMI AGRI n’a défriché que 650 hectares sur les 800 hectares dans la zone de Kouel, Singoudieri, Bar et à cause des litiges, elle a engagé d’autres négociations avec les populations autochtones avant d’entamer des travaux sur le reste des terres. Mais, elle a été surprise de constater que depuis la semaine dernière des habitants du village de Saneinte sont en train de faire des alignements sur cette partie du terrain sur ordre du chef de village. 
 
De tels actes constituent donc une occupation illégale, et la société a décidé de porter l’affaire devant la justice. 
 
Pourquoi et sur quelle base en menaçant quotidiennement les populations, il a donné l’ordre à ses concitoyens de faire des bornes et des alignements sur cette partie du terrain ? 
 
Interpellés par voie d’huissier, Ousmane Niang a déclaré : « C’est nous les populations de Saneinte qui avons fait ces bornes et ces lotissements sur cette partie. Ces bornes en question font partie intégrante de notre village. Depuis Raby Faky parce qu’elles constituent la limite qui sépare le village de Saniente et son domaine. D’ailleurs, il avait été retenu lors de notre rencontre tenue chez le maire, que Mr Rabih Faky devait nous céder 38 hectares. Aujourd’hui, la société Swami AGRI a tout occupé et érige une piste latérite sur le pare-feu » le chef de village ». 
Mais ce dernier a oublié de préciser que ces terres, qui appartiennent bel et bien à Rabih Faky, ne font nullement partie de son village et que les bornes en question sont en vérité les limites du pare-feu et non de son village et que les plans du cadastre peuvent attester de leur limite.  
 
Au-delà du faux problème de Mbane, l’autosuffisance alimentaire en question.
 
Le Sénégal traverse depuis peu, ce que l’on convient d’appeler « la crise de l’oignon ». Obligé et acculé, l’État fut contraint de faire appel à l’exportation. Cette situation a fini par remettre à jour la question cruciale de l’exploitation de notre ressource la plus précieuse : la terre. Le Sénégal dispose, on le sait, de terres cultivables capable de le nourrir. Mais il suffit que des entreprises se lèvent pour exploiter une portion de terre que des populations, qui pourtant ne les ont jamais exploitées, se rebellent et parlent « d’expropriation » de terre qu’elles n’ont jamais de leur histoire cultivée.
L’exemple le plus récent et le plus paradoxal se déroule à Mbane. Les populations de Saneinte qui avait reçu des centaines d’hectares dans le cadre du PDIDAS en 2000, ne les ont à ce jour, jamais exploitées. Ces mêmes populations parlent aujourd’hui d’accaparement de terres. 
 
De la contribution de SENEGINDIA à l’atteinte de l’autosuffisance. 
 
Afin d’assurer une couverture annuelle des besoins du pays en produits horticoles, la société Swami Agri place les agriculteurs au cœur du système de production de pommes de terre. Swami Agri, filiale du groupe SENEGINDIA, a pour objectif de contribuer au développement agricole du Sénégal. Grace à la société, la question de la pomme de terre est totalement réglée et la société emploie à ce jour des milliers de jeunes essentiellement de Mbane et continue à lutter pour l’autosuffisance alimentaire…

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