«Valeurs Actuelles» condamné en appel pour injure raciste contre Danièle Obono

Deux salariés de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, qui avait publié en août 2020 un récit de sept pages dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave, ont été condamnés jeudi en appel à Paris pour injure publique à caractère raciste. Le directeur du journal, Erik Monjalous, et le journaliste Laurent Jullien ont été condamnés à verser une amende de 1 000 euros avec sursis. Ils sont également condamnés par la cour d’appel à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono ainsi qu’un euro symbolique pour les associations s’étant constituées parties civiles auprès de la députée. En revanche, le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, a été relaxé de toutes les poursuites à son encontre.

«En condamnant la rédaction de Valeurs Actuelles pour son infâme article «Obono l’Africaine» qui avait choqué la France entière l’année dernière, la cour d’appel de Paris met un coup d’arrêt à la diffusion des discours racistes et xénophobes tenus par la droite extrême et l’extrême droite», écrit Danièle Obono dans un communiqué. «Cette nouvelle décision […] est une validation et un encouragement à continuer le combat contre le racisme sous toutes ses formes et expressions.»

Peines inférieures

Ces peines sont toutefois inférieures à celles prononcées en première instance : en septembre 2021, Erik Monjalous, Geoffroy Lejeune et Laurent Jullien avaient été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono.

En août 2020, le magazine avait publié un récit de sept pages intitulé «Obono l’Africaine», où il racontait comment l’élue de Paris née au Gabon, dépeinte en esclave, expérimentait «la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage» au XVIIIe siècle. L’article, accompagné de dessins représentant la députée collier en fer au cou, avait été condamné par toute la classe politique, le président Emmanuel Macron en tête. Danièle Obono avait dénoncé «l’humiliation de ces dessins» pour elle et sa famille. «Je suis là pour demander justice pour moi, pour la violence commise à mon encontre […], le déni de mon humanité, pour ma famille, ma mère qui n’a pas mis au monde une esclave», avait déclaré la députée de Paris.

A la barre de la cour d’appel, l’élue a expliqué qu’elle ressentait «toujours un certain inconfort» depuis cette affaire. «Les références des images, les justifications qui sont faites autour, je ressens toujours l’injustice qui m’a été faite et l’humiliation que cela a été.» L’auteur de l’article, Laurent Jullien, s’est quant à lui justifié en affirmant que «le principe de cet épisode était de démontrer ce qu’était cet esclavage dans la réalité». Dans son réquisitoire, l’avocat général Michel Lernoux l’a rappelé : «C’est essentiellement en raison de son origine» que Danièle Obono a été choisie. Il avait requis 10 000 euros d’amende contre Laurent Jullien, Geoffroy Lejeune et Erik Monjalous.

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