Urbanisme et logement : Le nouveau secrétaire d’État interpellé sur les défis

Les questions d’habitat, d’urbanisme et de cadre de vie suscitent un grand intérêt. En effet, le troisième chapitre de l’axe III du programme de la coalition DiomayePrésident interpelle les connaisseurs. Le défi est immense, tant il a pour objet la conciliation de l’intérêt général avec les intérêts particuliers de propriétaires parfois récalcitrants et de constructeurs influents. Les pratiques non conformes érigées en normes, au cours des dernières décennies, n’aident pas.

 
C’est pourquoi l’attente est grande. Du moins selon Simpa Kandéty. Ce dernier interpelle d’ailleurs le secrétaire d’État Momath Talla Ndao, nouveau secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement à travers une lettre ouverte. 
 
Pour lui, « les Sénégalais désirent ardemment retrouver un accès définitif à leur plage, reconquérir les terroirs entiers cédés à des particuliers, profiter d’aménagements paysagers, souvent initialement compris dans les plans initiaux de lotissements, puis retirés. Ils aspirent à ce que leurs dossiers de régularisation foncière et d’autorisations administratives, soient traités avec une diligence égalitaire et méritent de vivre dans un environnement aseptisé de toute hérésie urbanistique. Au triste spectacle qu’offre cet amas de béton émergeant d’un chaos organisé, activement dépourvu de tout ce qui lui restait d’espace vert, nous ambitionnons de jouir de cadres urbains délivrés de nuisances sonores, d’occupation privative anarchique et irrégulière des emprises domaniales publiques ».
 
Ces maux du secteur dont souffre chaque Sénégalais
 
Les Sénégalais sont braves, mais les maux du secteur sont nombreux, selon M. Kandéty. Il ajoute que les populations n’en peuvent plus des déclarations d’opérations d’urbanisme prévues en téléprocédure, pour durer quelques jours, qui s’éternisent sur la plateforme y dédiée, des occupations sporadiques, impromptues et obstructives à la voie publique par des particuliers, entravant la circulation des biens et des personnes et créant des troubles, sans autorisation. Il s’y ajoute,  l’appropriation par les particuliers de la voie publique, par l’installation de dispositifs créateurs de risque et de gêne, visant à privatiser la voirie et entraver le stationnement de véhicules sur le trottoir, sans pouvoir se prévaloir d’autorisation communale d’occupation temporaire du domaine public, la ‘cantinisation’ des espaces publics aménagés, des habitations érigées dans des zones franches industrielles ou inversement, d’activités industrielles génératrices de nuisances hautement préjudiciables au voisinage, implantées dans les zones d’habitation, des immeubles de grande hauteur, qui ne respectent aucune proportion avec le nombre de places de garage requis par lot, dont les occupants déversent les véhicules sur tout l’espace environnant, y compris dans les jardins publics . En outre, les voiries ramenées à leur plus petite proportion, du fait des empiètements de part et d’autre, par les riverains, s’arrogeant irrégulièrement parfois une dizaine de mètres de la voie publique  l’envahissement et de l’occupation sauvage d’espaces publics, par des corps de métiers d’ouvrage, qui dégradent considérablement le cadre de vie, de boulevards entiers d’arbres abattus, de jardins publics devenus parkings privés, après une découpe d’arbres, sans autorisation, ou de hangars construits sur des jardins publics. Last but not list, des nuisances et pollutions sonores, parfois nocturnes, au-delà des horaires et décibels autorisés, d’officines ‘religieuses’ qui exercent leur activité, non dans les zones franches, réceptacles dédiés aux lieux de culte, mais dans les zones d’habitation, d’immeubles affaissés qui amoncellent les corps de familles entières, etc.
 
Les grands défis à relever
 
Par ailleurs, il invite le secrétaire d’État qui, doit certainement recourir à un état des lieux, sensibiliser, informer et former, à, en parallèle de toute mise en œuvre, avoir à cœur que des mesures s’imposent certainement vite, pour nous soulager et créer un électrochoc. « Je vous en conjure. Faire respecter les règles existantes est possible. La cohérence que j’entrevois à travers la dénomination de votre ministère de tutelle, laisse présager d’une action en intelligence avec les collectivités, leviers déterminants et garants du succès de votre action » dit-il. Pour lui, il revient au secrétaire d’État, avec votre ministre de tutelle, la tâche pressante de veiller à faire appliquer les servitudes urbanistiques, et plus simplement à faire appliquer strictement les codes de l’Urbanisme et de la construction, en coopération avec les autorités en charge de l’environnement ; les acteurs que vous identifiez dans ‘Dakar : Du Cap Vert au » Cap désertique », août 2017, sauront vous servir et les agences et moyens légaux pour agir, sont foison. « Les conséquences des agressions faites au cadre de vie de nos villes, sur la qualité de vie globale des Dakarois et sénégalais, sont évidentes. S’en prémunir commande que votre gouvernement s’attache, en parallèle de la sensibilisation, à instruire les mesures conservatoires devant stopper toutes ces pratiques néfastes », dit-il.

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