Pape Alé Niang : Deux entités, regroupant des associations de défense des Droits de l’Homme, exigent sa libération “immédiate”

“Les autorités sénégalaises doivent immédiatement  remettre en liberté le journaliste d’investigation Pape Alé Niang”, estiment-ils. 
 
Le Réseau Ouest- Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH) et la  Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (CoSeDDH) “sont  préoccupés par l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt, le vendredi 09  novembre 2022, du journaliste Pape Alé Niang, journaliste et Directeur du média  en ligne Dakarmatin, poursuivi pour divulgation sans autorisation de documents  militaires dans une vidéo-live sur son compte Facebook trois jours auparavant, et  pour recel de documents militaires estampillés “secrets”, annoncent les deux organisations dans un communiqué. 
 
Les deux entités de défense des droits de l’homme ont rappelé les faits reprochés au journaliste, qui selon eux, a respecté son devoir de journaliste d’investigation : “En effet, après l’audition de l’opposant politique Ousmane Sonko dans le cadre  d’une procédure judiciaire pour viol, Pape Alé Niang évoquait, dans une vidéo  diffusée sur les réseaux sociaux, l’existence d’un rapport interne de la Gendarmerie  Nationale qui fait état d’irrégularités constatées dans la procédure judiciaire contre  l’homme politique. A l’occasion, le journaliste avait précisé que les irrégularités  évoquées étaient liées à la modification du procès-verbal d’audition effectuée à la  demande d’un ancien procureur de la république près le tribunal de grande instance  de Dakar. Le ROADDH et la CoSeDDH attirent l’attention des autorités sénégalaises sur cet  aspect que l’on retrouve dans la définition du journalisme d’investigation  donnée par l’UNESCO : « Le journalisme d’investigation implique d’exposer au  public des affaires dissimulées de manière délibérée par une personne en position  de pouvoir ou cachées accidentellement car elles étaient noyées dans une masse  de faits et de circonstances qui en obscurcissaient la compréhension. Il nécessite  d’utiliser des sources et des documents confidentiels ou publics »”. 
 
Les deux organisations rappellent que, le journalisme d’investigation, étant un  travail essentiel pour la transparence de la conduite des affaires publiques dans un  Etat démocratique, doit par conséquent être protégé.
Le ROADDH et la CoSeDDH dénoncent l’arrestation et le placement sous mandat  de dépôt du journaliste Pape Alé Niang comme constituant une violation de la  Déclaration des principes sur la liberté d’expression de l’Union Africaine qui  affirme en son article 1 : “La liberté d’expression et d’information, y compris le  droit de chercher, de recevoir et de communiquer des informations et idées de toute  sorte, oralement, par écrit ou par impression, sous forme artistique ou sous toute  autre forme de communication, y compris à travers les frontières, est un droit  fondamental et inaliénable […].”  
 
Les organisations signataires du communiqué “condamnent fermement l’arrestation et  le placement sous mandat de dépôt de Pape Alé Niang et demandent aux autorités  sénégalaises de le remettre en liberté immédiatement et sans condition”. 
 
En outre, elles appellent les autorités sénégalaises “à cesser d’utiliser de façon  abusive la sécurité nationale et l’ordre public pour restreindre la liberté  d’expression ou le droit à l’information, et à respecter le travail des journalistes, en  particulier le droit de ne pas de révéler leurs sources d’information”. 

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