Le manque inacceptable d’électricité en Afrique

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en 2019, 572 millions d’Africains n’avaient pas accès à l’électricité. Le Kenya, le Sénégal, le Rwanda, le Ghana et l’Éthiopie font de bons progrès, mais plus de 40 % des pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas encore d’objectifs officiels en matière d’accès à l’électricité. En moyenne, à l’échelle du continent, un Africain consomme 530 kilowattheures par habitant (kWh/h). Le citoyen de l’UE a besoin de 6 100 kWh/h, soit onze fois plus. L’AIE prévoit qu’en raison de la croissance démographique, malgré l’électrification en cours, quelque 571 millions d’Africains n’auront toujours pas accès à l’électricité en 2030.

En outre, l’électricité commerciale est souvent fournie de manière aléatoire et intermittente, faute d’adéquation entre l’offre et la demande et en raison de la faiblesse du réseau électrique. Par conséquent, ceux qui ont accès à l’électricité disposent souvent, sinon toujours, de générateurs diesel en appui afin de maintenir leur approvisionnement en électricité pendant les innombrables pannes ou délestages. Ces derniers sont fréquents. Par exemple, Eskom, la compagnie d’électricité sud-africaine, est obligée de procéder à des délestages dans son propre pays afin de respecter ses obligations commerciales de livraison d’électricité à la Namibie, un pays qui ne produit pas du tout d’électricité.

Cette situation est intenable. Il est urgent que l’Afrique se dote de suffisamment de centrales électriques fonctionnant aux énergies abondantes et bon marché, c’est-à-dire en plus des centrales hydroélectriques, des centrales au charbon et au gaz naturel. D’autant plus qu’elle dispose de ces énergies dans son sous-sol. Elle devrait cesser de suivre les ONG qui veulent lui imposer les énergies renouvelables ou, pire, les ONG environnementales qui lui disent de ne pas se développer économiquement, de ne pas suivre le modèle occidental de croissance.

Les organisations religieuses, caritatives ou environnementales n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des centrales électriques conventionnelles. Elles ne peuvent que soutenir de petits projets d’énergie renouvelable, qui méritent certainement d’être soutenus lorsqu’il s’agit d’apporter un minimum d’électricité aux zones rurales. Puisque seules ces organisations agissent, l’illusion du « petit est beau », du Vert, est erronément et malheureusement perpétuée. Mais le continent n’a pas seulement besoin de ce type de projets. Il doit investir massivement dans les énergies conventionnelles, quitte à émettre du CO₂

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