Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Équité territoriale…totale !
La convention que vient de signer, la semaine dernière, la nouvelle Ministre de l‘Économie, du Plan et de la Coopération, Mme Oulimata Sarr avec M. Rémy Rioux, Directeur Général de l‘Agence Française de Développement (AFD) pour un montant de 19,5 milliards de FCFA, est bienvenu. Ce financement sert à améliorer l‘accès à l‘électricité dans les concessions d‘électrification rurale de la SENELEC dans les régions de Matam et de Ziguinchor. Selon, un communiqué de l‘AFD, ce financement s‘inscrit dans un programme d‘accès à l‘électricité plus globale pour un montant de 52 milliards de nos francs, dont le cofinancement sera l‘Union Européenne. Il est envisagé une participation de la Banque Europeenne d‘investissement et d‘un appui de la coopération allemande à travers son agence de coopération GIZ.
La découverte du pétrole et du gaz dans notre pays, va faciliter cet accès universel à l‘électricité dans le monde rural. On apprend que, la semaine dernière, le Sénégal est admis comme membre dans l‘Association des producteurs africains de pétrole.
Voilà des informations qui passent presque inaperçues, parce que la plupart des médias sénégalais font, généralement, leurs focus, sur les questions politiques avec des politiciens qui ne parlent que de leurs intérêts propres.
Le monde rural est un pilier de l‘économie nationale et mérite un traitement et une couverture médiatique suivis. Si chaque quotidien consacrait des pages sur les activités économiques du monde rural, cela aiderait les citadins de constater le travail énorme abattu par nos compatriotes vivant dans ce milieu, loin des climatiseurs et autres commodités des grandes villes.
Pourquoi, les journaux ne consacreraient pas des pages spéciales, à tour de rôle à toutes les 14 régions administratives du Sénégal. Ils auront comme lecteurs assidus les ressortissants de ces différentes régions. Je vois bien mes cousins Al Pulaars et Diolas dévorer ces pages spéciales qui les ramènent au terroir où des rues et quelques endroits leur parlent ! Qui ne voit pas dans un reportage des places, des arbres ou d’autres coins du village ou de la ville qui vous rappellent des moments de jeunesse passés ensemble avec ses camarades d’âge.
Ces pages spéciales pourraient amener certains ressortissants à chercher des financements, autres que ceux de l‘Etat, pour satisfaire un besoin exprimé par son village natal ou sa région, dans le cadre d‘une solidarité agissante, des fils du terroir.
Ces pages spéciales peuvent être sponsorisées par des organismes qui ont des projets ou autres programmes destinés à soutenir le monde rural.
Tout ceci en attendant la création ou la naissance d’une presse régionale dynamique qui s’insère dans la troisième phase de la décentralisation avec cette communalisatio intégrale qui remplace les communautés rurales. Les médias auraient comme partenaires, les différents maires et élaborer avec eux, des programmes qui
rendraient visibles leurs actions en direction de leurs administrés mais aussi permettraient au pouvoir central de constater leurs actions. Ces informations régionales peuvent attirer également, des bailleurs de fonds étrangers dans le cadre de la coopération décentralisée.
Les radios communautaires qui existent partout à travers le pays, sont une illustration parfaite de l’importance des informations locales dans le monde rural, tant leur succès est magnifié par tous. La récente interview du président Macky Sall, à une radio communautaire de Tambacounda a connu un éclatant succès dans la population. Cele prouve, s’il en était besoin, de l’importance de ce média local dans la vie nationale. Ce qui manque à ces médias, c’est l’absence de professionnels, sauf pour quelques rares exceptions, la plupart sont animées par des amateurs. C’est pourquoi, dans le cahier de charge de ces radios communautaires, il faudrait voir comment exiger qu’il y ait dans la rédaction, au moins un professionnel, diplômé d’une école de journalisme, reconnue par l’Etat. Il servirait, en même temps, de coordonnateur et de formateur pour ses collaborateurs. On sait que les programmes sont diffusés en langue nationale locale mais cela n’enlève en rien l‘exigence de professionnalisme dans le traitement de l‘information. Une information pour être diffusable , doit répondre à des critères fondamentaux, entre autres, la vérification des faits, leur recoupement auprès de sources fiables, avant toute diffusion.
Notre génération a vécu le temps où dans chaque capitale régionale ou départementale il y avait des centres d’information où on trouvait des journaux, des posters qui rendaient compte de l’actualité nationale et internationale. On y projetait des films documentaires sur les activités gouvernementales. Ces mêmes films étaient projetés dans les salles de cinéma avant le début de la projection des films programmés pour la soirée. Tout ceci participait à l’éveil des populations dans un pays qui venait de recouvrer sa souveraineté internationale.
Les concertations nationales, instituées par le chef de l‘Etat pour la baisse du coût de la vie au Sénégal, ont abouti ce week-end par des mesures pratiques décidées par le Président Macky Sall. Beaucoup de prix de produits de première nécessité ont connu une baisse significative de même que les loyers. Maintenant, ce qu‘il faut c‘est
l‘application immédiate des mesures et un contrôle continu des agents du ministère
Commerce. Il est prévu le recrutement de volontaires de la consommation pour veiller à l‘application stricte des mesures annoncées.
Maintenant, dans le cadre toujours de l‘équité territoriale, il faudrait que les autorités
reprennent cette merveilleuse initiative qui a été prise par les pères de notre Indépendance.
Le gouvernement de l‘époque avait créé des magasins modernes témoins où tous les prix homologués de beaucoup de denrées alimentaires de première nécessité, y étaient vendus. Ces magasins portaient le nom les Chaînes Avions, implantés dans toutes les capitales départementales. Quelques années, après, pour favoriser la promotion de nouveaux hommes d‘affaires nationaux, les Chaînes Avions ont été transformées en Société Nationale de Distribution du Sénégal (SONADIS). C’est les mêmes produits qui y étaient distribués et au même prix partout dans le pays. On avait pas besoin de contrôleur pour vérifier l’application stricte des
prix homologués. Malheureusement, cette belle expérience qui entrait dans le cadre de l’équité territoriale, a été, comme sabordée par nos hommes d’affaires à qui on avait confié ces magasins et beaucoup parmi eux avaient fait la prison pour détournement de biens publics. Si cette belle expérience avait prospéré, on n’aurait pas aujourd’hui ces grands distributeurs étrangers venus s’installer dans notre pays pour jouer le rôle qui était dévolu à l’ex SONADIS.
Il faut que nos hommes d’affaires pensent à reprendre cette belle aventure que le premier gouvernement socialiste du Président Léopold Sédar Senghor et du Chef du gouvernement Mamadou Dia avait initié, toujours dans le cadre de l’équité territoriale.
L’émergence de notre pays, passera nécessairement par le développement des terroirs qui auront accès à toutes les commodités du monde moderne!
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural