Distribution : les supermarchés accusés de « se désengager » du bio
Alors que les ventes de produits bio s’effondrent cette année, plusieurs fédérations du secteur (le Synabio, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique et FOREBio) ont fait part de leurs inquiétudes ce mardi sur les « changements » de consommation dus à l’inflation galopante, constatant « globalement une nette descente en gamme avec notamment une progression de la demande pour les ‘premiers prix' ».
« Les produits bio sont fortement touchés par ces changements », ont-elles alerté dans une lettre ouverte. Mais selon les représentants de la filière biologique, ‘ »l’inflation n’est pas seule en cause », soutenant que « le développement de démarches telles que HVE ou Zéro résidus de pesticides, qui s’approprient les codes du label bio alors qu’elles sont loin d’offrir le même niveau d’exigence, crée la confusion chez les consommateurs ».
S’adressant à Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché et Cora, les organisations rappellent que les distributeurs ont « un rôle clé à jouer pour maintenir une offre bio visible, attractive et diversifiée », en tant que « leaders de la distribution alimentaire », tout en affirmant que leurs enseignes « tendent en ce moment à se désengager du marché bio ».
L’offre a reculé de 7,3% depuis janvier
Le Synabio, la FNAB et FOREBio soulignent que « de nombreuses équipes » auparavant dédiées par les enseignes à l’offre bio « sont démantelées » et observent « une dégradation du niveau d’expertise sur produits et filières ». « Nous nous inquiétons de voir la bio noyée dans des catégories aux contours mal définis, comme ‘l’offre durable' », ajoutent-ils.
En outre, ils évoquent une « baisse des assortiments bio en grande distribution » qui se poursuit « à un rythme très rapide ». L’offre a reculé de 7,3% entre janvier et septembre 2022. « Désormais, cette baisse est même plus rapide que la baisse effective de la consommation de produits bio, mesurée à -5% sur la même période », regrettent la filière, qui parle d’un « décalage » qui est « très préoccupant » et qui « risque d’alimenter le recul de la demande ».
« De la casse dans les fermes et les entreprises »
« Le recul violent des assortiments observé actuellement risque de provoquer de la casse dans les fermes et les entreprises, avec un impact à long terme pour la bio française, à l’image du scenario noir qu’a connu la bio au Royaume-Uni dans les années 2010 », alerte-elle encore.
Cette année, les ventes de produits bio ont chuté, enregistrant un recul inédit que ce soit pour les magasins spécialisés ou pour les grandes surfaces. « Il y a un recul en volume de la consommation, probablement de l’ordre de 7 à 10% sur l’année 2022. Et de 10 à 12% dans les enseignes spécialisées », a indiqué à ‘La Tribune’ Pierrick de Ronne, président de Biocoop et de la Maison de la Bio qui regroupe les professionnels du secteur.
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