Couple Mimi-Macky : Acte III, chronique d’une (ultime) implosion

L’inimitié reprend ses droits ! Cette fois, Margaret Thatcher « la dame de fer » en a marre d’avaler des couleuvres. Marre d’être éternellement dans le « servage ». Marre d’aller au front, de parcourir « 5175 kilomètres » du territoire, pour que d’autres viennent « ramasser les fruits » de la victoire, « sa » victoire. Et elle l’a crié sur tous les toits.

Ses attentes « légitimes » de diriger l’assemblée nationale douchées à la dernière minute, lundi dernier, au profit d’Amadou Mame Diop (membre de la belle famille du président), Aminata Touré a boudé l’élection du président de l’institution parlementaire. « C’est l’injustice de trop » ! Des affronts pareils, elle en a connu à la pelle depuis 2012. «J’ai passé ma vie à lutter contre l’injustice, j’en ai subi pas mal dans mon compagnonnage avec Macky Sall, mais là, c’est celle de trop. Celle qui privilégie les liens familiaux par-dessus le mérite militant, ce n’est pas tolérable », lâche-t-elle en ruminant sa colère.

Dans le fond, Mimi est la seule à être surprise par ce choix qu’elle juge injuste puisqu’il suffit juste de jeter un coup sur le rétroviseur pour se rendre compte que l’ancienne Trotskiste a toujours servi de faire-valoir à Macky Sall. Ce dernier, en retour, n’éprouve aucune gêne à la jeter après chaque service rendu.

En effet, promue ministre de la justice après avoir réussi, en tant que directrice de campagne en 2012, à amener Macky Sall à la magistrature suprême, Mimi fut récompensée pour sa fermeté dans la diligence de la traque des biens supposés mal acquis. Nommée première ministre le 1er Septembre 2013 en remplacement d’Abdoul Mbaye, Mimi est vite soupçonnée de lorgner le « fauteuil présidentiel » et est devenue tout d’un coup encombrante.

La frustration en trois dates : 6 juin 2014, 1er Novembre 2020, 12 septembre 2022

« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », comme dit l’adage, Macky Sall qui voulait se débarrasser de la dame trop ambitieuse, la jette avec son « colistier » Adama Faye (petit frère de la première Dame) dans la gueule du « loup de Dakar », Khalifa Sall, lors des élections locales du 29 juin 2014 à Grand-Yoff. Laminée par l’ancien maire de Dakar dont la coalition Taxawu Dakar avait opéré une razzia dans la capitale, Mimi sera limogée le 6 juillet 2014. C’est le début d’une relation instable marquée par des enchaînements de frictions et de retour en grâce.

En effet, après une séparation de moins d’un an, Macky recolle les morceaux et la nomme envoyée spéciale du président de la République en février 2015. Son retour aux commandes en mai 2019 comme présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), elle l’a durement acquis en réussissant la prouesse de « réélire » Macky Sall dès le premier tour à la présidentielle de 2019 comme directrice de campagne. 1er novembre 2020, bis repetita ! Mimi Touré sera encore éjectée du Cese au profit de l’ancien adversaire devenu allié, Idrissa Seck.

Le coup de ce 12 septembre est donc la frustration de trop que Mimi Touré ne pouvait accepter pour rien au monde après toutes ces déceptions en série.

Mimi-Marième : Une jalousie de dames ?

D’aucuns estiment que si les relations entre Macky Sall et Mimi Touré sont si exécrables, c’est parce qu’il y a certaine jalousie entre la première dame et l’ancienne Pm. Des rumeurs que Mimi Touré qualifié de « fantasmes » dans un entretien qu’elle avait accordé à Seneweb en Juin 2016. « J’ai des rapports tout à fait cordiaux avec elle. (…)Il y a eu beaucoup de fantasmes sur ce qu’écrit la presse. J’ai connu Marième Faye durant la campagne présidentielle, comme militante très engagée. Et elle le reste à sa manière. Mais, les fantasmes populaires voudraient que l’on se crêpe le chignon, mais ce n’est pas le cas », avait-elle confié.

Aujourd’hui, elle accuse nommément des « proches » de la famille de la première dame de fomenter des « actes » contre elle. «Je saisis le Président sur les intimidations et autres actions envisagées par certains soi-disant faucons du Palais et proches de la famille Faye. Je ne suis pas intimidable et j’interpelle le Président Macky Sall à cet effet. Je suis comptable de mes propres décisions et de ma propre éthique», souligne Mimi Touré.

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