Après la débâcle de FTX, BlockFi dépose son bilan

L’onde de choc de la faillite FTX continue de se propager dans le monde de la crypto… Moins d’un mois après la chute de l’ancien numéro 2 des plateformes de cryptomonnaies, qui a plongé le secteur dans une grave crise de confiance, BlockFi a annoncé lundi se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

« Cette action fait suite aux événements bouleversants entourant FTX et les entités corporatives associées et à la décision difficile mais nécessaire que nous avons prise en conséquence de suspendre la plupart des activités sur notre plateforme », a indiqué la plateforme de prêts de cryptoactifs dans un article de blog.

Ce placement sous la protection de la loi sur les faillites lui permettra de stabiliser ses activités et de protéger au mieux les intérêts de toutes les parties prenantes, assure BlockFi, qui avait auparavant interrompu les retraits sur sa plate-forme et reconnu être fortement exposé à FTX et ses affiliés.

Des conditions de marché extrêmes

Le groupe, dont le siège social se trouve dans l’Etat du New Jersey, précise que FTX était son deuxième créancier (sur un total de plus de 100.000) et qu’elle lui devait 275 millions de dollars (265 millions d’euros) au titre d’un prêt dont l’échéance avait été repoussée. Un accord signé avec FTX en juillet prévoyait également l’ouverture par celui-ci d’une facilité de crédit de 400 millions de dollars au bénéfice de BlockFi, et était assorti d’une option d’achat pour un montant susceptible d’atteindre 240 millions de dollars.

Le dépôt de bilan de la plateforme crypto intervient après ceux, en juillet, de deux de ses principaux concurrents, Celsius Network et Voyager Digital, que ces derniers avaient justifiés par des conditions de marché extrêmes ayant provoqué de lourdes pertes.

Pour rappel, les prêteurs de crypto, tels que BlockFi, se sont développés très rapidement pendant la pandémie de Covid-19, en attirant des investisseurs individuels auxquels ils promettaient des taux de rémunération à deux chiffres de leurs dépôts de cryptomonnaies tout en prêtant ces actifs à des investisseurs institutionnels, principalement des « hedge funds », prêts à débourser des intérêts élevés…

BlockFi doit 729 millions de dollars à Ankura Trust

Ces plateformes ne sont pas soumises aux mêmes exigences de fonds propres ou de liquidités que les établissements de crédit « classiques ». Certains se trouvent très fragilisés lorsque le manque de garanties (ou collatéral) les oblige, ou oblige leurs clients, à comptabiliser de lourdes pertes.

Le premier créancier de BlockFi est Ankura Trust, une société spécialisée dans la représentation de prêteurs dans des dossiers de ce type, à laquelle il doit 729 millions de dollars. Valar Ventures, une société de capital-risque liée à l’investisseur Peter Thiel, détient quant à elle 19% du capital de BlockFi.

Plus surprenant, ce dernier précise que la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité des marchés financiers américains, figure parmi ses principaux créanciers, à hauteur de 30 millions de dollars. En février, une filiale de BlockFi avait accepté de payer 100 millions de dollars à la SEC et à 32 Etats américains pour mettre fin aux procédures ouvertes en lien avec l’un de ses produits financiers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post La reine Camilla accueille Rania de Jordanie et Mary du Danemark pour un thé à Clarence House
Next post Pénurie d’eau à Dakar : Serigne Mbaye Thiam revient sur les causes et préconise des solutions