Anthropologie des épidémies émergentes : Comment anticiper sur les effets péjoratifs sociosanitaires

Les  épidémies aux dimensions et impacts variables se succèdent dans la région Afrique. L’ampleur des effets péjoratifs sociosanitaires liés à l’épidémie de Covid a rappelé l’importance d’approfondir les contextes d’émergence et les ripostes épidémiques.
 
Au Sénégal, rien que cette année, plusieurs épidémies sont en cours, notamment dans la région de Kédougou qui est confrontée à une épidémie de chikungunya, sans compter la recrudescence des épidémies liées aux maladies de l’enfance telles que la poliomyélite ou la rougeole. 

Face à de telles situations, il faut une démarche anthropologique avec  des outils d’analyse et de compréhension qui peuvent faciliter les interventions de santé publique pour préparer et répondre aux réalités en phase avec les connaissances scientifiques et les valeurs éthiques.
Dans ce sillage, le Réseau anthropologie des épidémies émergentes (RAEE),  à travers ses experts, a mis en place  un processus de renforcement des capacités basé sur les connaissances théoriques et les expertises empiriques multidisciplinaires de spécialistes en sciences sociales et biomédicales acquises dans le contexte des épidémies de VIH, Ébola et Covid, pour faciliter les dispositifs de préparation et de riposte à toutes les épidémies.
 
Il s’agit, selon le docteur Khoudia Sow, anthropologue, d’une formation pour les acteurs opérationnels que sont les acteurs de santé, les acteurs communautaires, entre autres. C’est un partage de connaissances avec les collègues à travers des modules élaborés. Pour le docteur Marc Egrot médecin anthropologue, au moins une centaine d’anthropologues se sont constitués en réseau pendant l’épidémie d’Ebola pour essayer de répondre de manière cohérente aux sollicitations en santé publique. La plupart d’entre eux ont déjà travaillé dans la riposte contre le sida.
En effet, beaucoup d’activités se font pour promouvoir la recherche sociale des épidémies émergentes. Les recherches vont servir à soutenir les acteurs dans la réponse contre les épidémies et dans la gestion des impacts et de mieux se préparer en amont. Il faut une approche globale qui va impliquer tous les secteurs de la société et pas seulement la santé. « Pour que les mesures de santé publique soient applicables, il faut qu’elles ne souffrent pas de connotations péjoratives. Les dispositifs doivent être comparatifs avec les valeurs et la dignité en tenant compte de l’économie. Il s’agit de réduire l’impact sanitaire social, économique et politique en impliquant les communautés », conclut-il.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Le journaliste Moustapha Diop a présenté son livre « Chemins de traverse, Chroniques d’une actu mouvementée »
Next post Niger: 6 soldats et 31 terroristes tués dans des combats près du Burkina