Sénégal : La faible rentabilité des banques
A l’image du Pnb, le résultat brut d’exploitation a aussi connu une hausse pas significative, passant de 160,5 milliards à 162,9 milliards, soit une légère progression de +1,5%.
Pendant ce temps, le résultat net des établissements a enregistré une baisse. De 160,5 milliards en 2019, elle s’établit à 85,4 milliards en 2020. « Au titre des facteurs explicatifs limitant la rentabilité des établissements bancaires, on peut noter le poids croissant du numérique qui favorise la prise en charge de certaines activités traditionnellement bancaires par d’autres acteurs économiques, tels que les géants du secteur technologique ».
En d’autres termes, le secteur de la téléphonie qui fait déjà d’énormes bénéfices, Orange en particulier, met à rude épreuve le secteur bancaire traditionnel. Déjà Orange s’est doté d’une filiale bancaire, suivi par Free. Récemment Wave a eu l’agrément d’un établissement de crédit. Ce qui lui permet de ne plus dépendre de ses partenaires comme Uba.
Bonne ou inquiétante nouvelle ? Ce qui est sûr est que la jonction entre banque et téléphonie va faire des victimes du côté des banques classiques. En effet, à la place d’un partenariat avec les pionniers, les nouveaux venus cherchent à se faire une place en toute indépendance. Et cela risque de perturber le secteur à court terme et d’accentuer, à long terme, une situation de quasi monopole déjà notée dans le secteur de la téléphonie.
A titre d’exemple, la Sonatel a fait 252,459 milliards de FCFA de bénéfice en 2021, presque trois fois plus que ce qu’ont fait l’ensemble des banques en 2020. Une bonne partie de ce résultat vient de Orange money, même si cette branche a connu un recul face à la concurrence de Wave.