Mané-Salah, destins liés (Par Courani Diarra)

« Les Egyptiens retiennent leur souffle quant à un possible forfait de leur attaquant vedette Mohamed Salah pour le Mondial 2018, après avoir laissé éclater leur colère à la suite de sa blessure sous le maillot de Liverpool en finale de Ligue des champions ». Ainsi démarrait l’article d’Eurosport sur le forfait de Mohamed Salah avant la grand-messe du foot en Russie, le 27 mai 2018. A quelques détails près, la même situation s’est présentée aux Sénégalais avec la blessure de Sadio Mané, la semaine dernière, à quelques encablures du Mondial au Qatar. Comme si le Pharaon et le Lion jouaient à « Je t’aime moi non plus » ! Nés la même année, en 1992, ils sont tous deux faits de la même étoffe des combattants, des gagneurs. Partenaires et rivaux, Salah et Mané, deux trajectoires aux similarités si singulièrement étranges…
 
Partenaires, ou plutôt ex-partenaires depuis que le Lion est parti en Bavière, leurs destins semblent plus que jamais liés. Plus que la rivalité Messi-Ronaldo, qui se limite finalement au terrain et à des échanges par supporters interposés, uniquement sur les qualités techniques et les performances du numéro 10 argentin et du numéro 7 portugais.

 
Sadio Mané-Mohamed Salah, c’est sur la pelouse, avec les buts ou les passes décisives qui ont permis à Liverpool de marquer l’histoire du football anglais et européen. Certes. Mais la blessure de SM10 à la veille de la mère de toutes les compétitions de football (le Mondial bien entendu), comme Salah, lui aussi à quelques semaines de la Coupe du Monde 2018, a placé les deux Africains dans une autre dimension. Certains parleront de mysticisme. Je ne m’aventurerai pas sur ce terrain. En tant que croyante, je me dis que c’est la volonté de Dieu. Et en croyante, je prie pour que notre Gaindé numéro 1 dans le cœur des Sénégalais revienne sur le terrain. Comme Salah en 2018, mais en espérant que les Lions auront franchi le premier tour, ce qui n’avait pas été le cas du Pharaon. Ce faisant, nous pourrons rêver… Soit dit en passant, on imagine toute la peine de Mo Salah de ne pouvoir peut-être plus jouer une coupe du monde, tout le monde n’est pas Roger Milla, star des Lions Indomptables du Cameroun au Mondial 90 en Italie, à… 38 ans !
 
SM10 va rebondir. Sa blessure fait mal. Très. D’abord à lui, assurément. Ensuite, à ses inconditionnels fans. Enfin, à l’ensemble des Sénégalais. Une blessure au foot, ce n’est généralement pas la fin du monde. Toutefois, dans le cas d’espèce, la blessure de la star sénégalaise, a souffleté l’assurance des aficionados sénégalais, telle une déflagration dans un stade alors que l’ambiance est à son paroxysme. Pourtant, dans l’histoire du foot,  de nombreux grands joueurs n’ont jamais été au Mondial (George Weah, premier ballon d’or africain), tandis que d’autres ont loupé ce rendez-vous important dans la carrière de tout footballeur à cause de blessures (Zinedine Zidane en 2002, assistant, du banc de touche, à la victoire historique du Sénégal sur la France grâce à Bouba Diop ). La presse en a parlé comme une catastrophe, reléguant au second plan les autres malheurs de la vie. Triste, le coup du sort qui frappe Sadio Mané. Son statut au sein de la sélection est indiscutable. Mais d’autres joueurs talentueux, engagés et combatifs portent aussi les couleurs nationales. Ils seront onze sur le terrain à nous rappeler le tube du dessin animé qui nous a fait chanter le foot, gamins :« Onze, onze, pour une coupe, à taper dans le ballon, pour être les champions […]
A jouer de tout notre cœur
Onze, onze, nous sommes onze, toujours à corps perdu
Pour marquer des buts. […] Ils ne pensent qu’au ballon, à se livrer à fond
Ils sont sur le terrain, ils n’ont plus peur de rien
Ils luttent pour leur pays, c’est la chance de leur vie ». (Éric Charden). Les champions d’Afrique ne sont pas allés faire de la figuration au Qatar. Les quatre autres représentants du continent non plus, d’ailleurs. Que leurs adversaires se le tiennent pour dit !

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