Macky Sall, allegro risoluto (Par Dié Maty FALL)

Il en est du Président Macky Sall comme de ses illustres prédecesseurs les Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Qu’on aime ou déteste leur gouvernance, le Président Macky Sall, a, comme eux, marqué le Sénégal. Cela est incontestable, à la vérité, même s’ils ont exercé le pouvoir comme une femme qui ne se partage pas (Ahmadou Kourouma). Il en est ainsi attendu du prochain ou de la prochaine dirigeant(e) du pays. Nous adorons puis brûlons nos Veau d’or. Nous aimons cultiver le regret de nos anciens chefs d’Etat que nous avions tant vilipendés. Nous avons pour l’opposition les yeux de Chimène pour Rodrigue, pourvu qu’elle reste David. Tandis que nous voyons le pouvoir comme un Goliath à combattre et tout juste bon à critiquer ! C’est dire toute la complexité de l’amour et de la haine, sentiments et principes qui organisent nos relations … Pour ma part, tout mon amour va, invariablement, vers le Président Abdou Samba Tôrô.

Son discours politique du 3 juillet dernier annonçant son renoncement à un troisième mandat, après 12 ans à la tête du Sénégal, a fait entrer Macky Sall dans l’histoire, tout en le mettant au-dessus des contingences. Aujourd’hui, au moment de se préparer à accueillir le successeur que les électeurs sénégalais lui choisiront souverainement, sa nouvelle position le met au-dessus de la politique politicienne et le fixe en arbitre. Comme à chaque échéance depuis la nuit des temps, les électeurs sénégalais voteront dimanche 25 février 2024, avec maturité et responsabilité, calme, sérénité et fair-play. Cela aussi est avéré, tout comme la fiabilité du fichier électoral qui a permis jusqu’ici deux alternances, l’entrée massive de l’opposition à l’Assemblée, l’organisation d’élections libres, transparentes, et démocratiques. Cependant, jusqu’au délai légal du 2 avril, il reste le chef de l’Etat et le gardien de la Constitution, garant des intérêts et surtout de la sécurité de la Nation. Dans l’intervalle, il n’y a ni vacance de pouvoir ni négligence.

C’est le candidat (recalé) à la présidentielle de 2024, Mamadou Yattassaye, qui parle le mieux du bilan matériel du Président Macky Sall. Lors de l’émission « Yoon Wi » du 4 janvier 2024 face à El Hadj Assane Guèye, le président du mouvement « S’unir pour demain », a très honnêtement admis que ce serait du nihilisme de ne pas reconnaitre que le Sénégal de 2023-2024 a incontestablement changé. En tant que Sénégalais de la diaspora, il constate ces changements à chaque retour au bled. Que son offre politique différente ne lui fera nier les progrès réalisés par le Président de 2012 à 2024. De fait, le Sénégal est littéralement transformé et modernisé, les faits et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les progrès réalisés dans les infrastructures, l’énergie, l’eau, l’agriculture ou encore la santé sont venus consolider et renforcer l’existant sans discontinuer, car l’Etat est une continuité.

Sans même avoir commencé à exploiter ses ressources gazières et pétrolières, le Sénégal a densifié ses infrastructures routières, autoroutières, aéroportuaires, sportives, hospitalières, éducatives et universitaires, électriques et énergétiques, modernisé son système des transports, et s’apprête à lancer son satellite. Le Ter, le Brt, la Vdn 3, Air Sénégal, les mobilités, le Mémorial de Gorée, quelles fiertés ! Sur le plan social, culturel, religieux, les budgets ont augmenté et des investissements massifs ont été réalisés dans les instruments d’équité territoriale et d’inclusion sociale et cultuelle. Le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle nous a valu une moisson de trophées et distinctions au Fespaco, aux African Movies Academy Awards de Lagos, à la Berlinale et à Cannes. Le Fonds de Développement des Cultures Urbaines et des Industries créatives, présidé par l’ancien rappeur de Dabrains, investit dans la créativité pour l’employabilité des jeunes acteurs des cultures urbaines des régions du Sénégal et leur offre des opportunités d’éclosion. Le bilan diplomatique a renforcé le rôle d’acteur régional et international du Sénégal : la réforme de la gouvernance mondiale, l’entrée de l’Union africaine dans le G20, la mission de paix africaine entre la Russie et l’Ukraine, la stabilité dans la sous-région ouest-africaine, la politique de souveraineté, de non-ingérence et la diplomatie de bon voisinage, la présence dans les instances internationales, elles aussi dans la continuité de l’Etat. Fière du Sénégal !

Mais ce que je retiens dans l’action du Président Macky Sall, plus que les taux de croissance allegro accelerando, c’est l’engagement dans la recherche de solutions durables et le leadership face aux tentatives de déstabilisation et au risque de basculement. Car que seraient le bilan, la hausse salariale dans le public, la subvention des denrées de première nécessité, du transport, de l’eau, de l’énergie, sans la sécurité et la stabilité ? Notre marche commune, épaule contre épaule, Sénégalais debout et unis, pour la paix et l’unité nationale, vaut tous les sacrifices.  La sauvegarde du vivre ensemble dans le bien-être et la prospérité mérite toutes les déterminations. La sécurité et la stabilité du Sénégal valent toutes les raisons d’Etat, encadrées par l’état de Droit, sans qu’il soit besoin de tergiverser et d’ergoter sur la place publique. Qui peut oublier l’attentat mortel au cocktail Molotov contre un bus, la gravité des attaques et des violences, leur cortège de morts et de blessés, la destruction des biens publics et privés, les saccages et l’incendie du Cesti, de l’Ucad et de sa bibliothèque, la cyberattaque contre des sites stratégiques de l’Etat et les services vitaux de l’eau et l’électricité ?

C’est dans la défense de notre Contrat social, de la cohésion nationale et du pacte spirituel qui nous lient que l’action du Président Macky Sall a été la plus décisive, durant les heures sombres. D’abord en montant au front avec sang-froid contre les intrusions étrangères, tensions, extrémismes, populismes, manipulations, mensonges et démagogie qui se sont dressés en ennemis de la démocratie et des Sénégalais. Avec la contribution concluante de Idrissa Seck, chef de l’opposition et candidat arrivé deuxième après Macky Sall à la présidentielle de 2019, qui a indiscutablement sacrifié ses plus légitimes ambitions pour s’engager volontairement, auprès du chef des Armées, pour le service de son pays et le retour de la paix. Ensuite, en renforçant l’engagement professionnel et patriotique des Forces de défense et de sécurité par un réarmement moral, matériel et économique. Le Président Sall a su bien anticiper la nouvelle donne qu’avec la montée des périls, il devait considérablement renforcer les effectifs et moyens des invalides de guerre. Un autre tribut remarquable est celui du « ministre du bonheur » Youssou Ndour, qui lorsque la Covid-19 nous faisait le baiser de la mort et décimait 1968 d’entre nous, nous a réconfortés et soulagés avec ses concerts live virtuels « fiitey », pendant que tout le territoire était bunkerisé. Sauf le Sweet Beauty de tous les dangers.

En ces temps troubles, le Sénégal n’est désormais plus à l’abri. Les périodes incertaines vécues lors des émeutes de 2021 et 2023 nous montrent que notre modèle social et politique est en danger. Tout peut basculer comme en mars 2021 et en juin 2023 quand la paix a été rompue par « tous ces tigres qui, sans pitié, (ont) déchiré le sein de leur mère-(patrie) », ont cannibalisé notre vivre ensemble pour le vendre en pièces détachées aux « cohortes étrangères de vils despotes », de mercenaires et de dealers de nos ressources pétrolières et gazières qui, en retour, « feraient la loi dans nos foyers » et « deviendraient les maîtres de nos destinées ». Les funestes projets de se servir de la démocratie comme tremplin pour détruire la démocratie et financer l’extrémisme, le populisme, la manipulation des esprits, la banalisation de la violence, le faux à la place du vrai a été combattu par nos « fiers guerriers », toutes nos forces de défense et de sécurité, grâce à la vigilance de l’Etat et de son Chef.

Hommes de paix et de Dieu, nos vénérés guides religieux et prélats de l’Eglise catholique, Al-hamdou lillah, Alléluia, citoyens affirmés, nos concitoyens et tout le corpus social se sont unanimement dressés contre les projets patrie-cides des perfides et de leurs « phalanges mercenaires ». Ils ont dit non à l’aventurisme et à l’irresponsabilité. L’Etat a tenu bon grâce à sa fermeté, sa structuration solide et à l’engagement de ses Fds qui ont mis un terme au désordre organisé. Pour le reste, la justice suit sereinement son cours. Une fois la chienlit refoulée, le cap a été gardé sur la construction nationale, la modernisation et l’essor économique et social. Ce faisant, le Président Macky Sall a prolongé le précieux legs des Présidents Senghor, Diouf et Wade qui ont maintenu la République et un Etat forts, parce que ce qui nous lie transcende tout le reste.
Beaucoup reste à faire Mais également beaucoup a été fait.  Ce sera à la prochaine ou au prochain chef de l’Etat d’accroitre, sous la vigilante veille des Sénégalais, l’élan lancé depuis 2012 et d’amorcer d’autres chantiers du développement durable. Il ou elle pourra choisir de s’attaquer sérieusement aux causes du chômage, de l’inemploi, de l’immigration irrégulière, de la corruption, de la mauvaise gestion ou se perdre dans les divisions superficielles nées des différends politiciens. Nous lui demandons de gérer les urgences, de trouver des solutions aux problèmes des Sénégalais, d’aimer le Sénégal d’un « amour inconditionnel et inépuisable », de garder intact notre vivre ensemble, de protéger notre héritage spirituel et socioculturel.  Face à l’Etat, l’opposition continuera de jouer sa partition démocratique dans le respect de la République et ses institutions, de l’unité nationale, la paix civile et des libertés individuelles et collectives, en toute responsabilité. Mais pour ce qui est de la sureté et de la sécurité nationales, c’est déjà fait par le Président Macky Sall.

DMF

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