En Haïti, une personne tuée lors d’une manifestation contre le gouvernement et son appel à une aide internationale

Le premier ministre, Ariel Henry, a demandé à la communauté internationale une « force spécialisée armée » afin de stopper l’insécurité endémique et la crise humanitaire qui touchent le pays gangrené par les gangs.

Au lendemain d’un appel d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies (ONU), au déploiement d’une force armée internationale en Haïti pour aider un pays « paralysé », des milliers d’Haïtiens ont manifesté, lundi 10 octobre, à Port-au-Prince, pour protester contre le gouvernement.

La manifestation dans la capitale a été émaillée de violences, de scènes de pillages et la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP).

Plusieurs personnes ont été blessées par balle et une personne a été tuée, a également constaté le correspondant de l’AFP. Les organisateurs ont accusé la police d’être à l’origine de cette mort. « Cette jeune fille ne représentait aucune menace. Elle a été tuée en exprimant son désir de vivre dans la dignité », a dénoncé un manifestant quadragénaire qui a souhaité conserver l’anonymat.
 
« Ingérence » des Etats-unis et du Canada

« Les Etats-Unis et le Canada font de l’ingérence dans les affaires internes d’Haïti », a dénoncé un autre manifestant. « Nous avons certes besoin d’aide pour développer notre pays. Mais nous n’avons pas besoin de bottes. De plus, ce gouvernement n’a pas de légitimité pour demander une assistance militaire. Nous nous opposons à cette option », a-t-il ajouté.

Haïti est le théâtre depuis plusieurs semaines de manifestations violentes et de pillages, après l’annonce par le premier ministre, Ariel Henry, d’une hausse des prix des carburants. Des manifestations appelant à sa démission, et qui s’opposent désormais à son appel à l’aide internationale, ont également lieu dans d’autres villes du pays.

Le gouvernement haïtien a officialisé vendredi sa demande à la communauté internationale pour une « force spécialisée armée » afin de « stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire » provoquée par l’action des gangs, qui gangrènent le pays.

Dimanche, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a « exhorté la communauté internationale (…) à examiner en urgence » cette demande. Il a dénoncé dans une lettre aux membres du Conseil de sécurité « les bandes criminelles qui ont pris le contrôle d’infrastructures stratégiques, telles que le port international de Port-au-Prince et le principal terminal de carburant du pays [Varreux] ».

A cette situation de pénurie d’hydrocarbures s’ajoute la résurgence du choléra, trois ans après la fin d’une épidémie qui avait fait plus de 10 000 morts. Déjà 32 cas confirmés de la maladie et seize décès ont été recensés pour la période du 1er au 9 octobre, selon un bilan donné lundi par le ministère de la santé publique haïtien, qui cite également 224 cas suspects, notamment dans la prison civile de Port-au-Prince, le plus grand centre carcéral du pays.

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