Ebola en Ouganda : 29 morts, inquiétude de l’OMS face à l’inefficacité des vaccins

L’épidémie d’Ebola en Ouganda a fait 29 morts, dont quatre agents de santé, a indiqué mercredi l’Organisation mondiale de la santé, inquiète en raison de l’inefficacité des vaccins face à la souche dite « soudanaise » du virus.
 
« Les vaccins utilisés avec succès pour enrayer les récentes épidémies d’Ebola en RDC ne sont pas efficaces contre le type de virus Ebola responsable de cette épidémie » en Ouganda, a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse.

 
« Cependant, plusieurs vaccins sont à différents stades de développement contre ce virus, dont deux pourraient commencer les essais cliniques en Ouganda dans les semaines à venir, en attendant les autorisations réglementaires et éthiques du gouvernement ougandais », a-t-il dit.
 
Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’OMS, a expliqué qu’il existe environ six vaccins candidats contre la souche soudanaise du virus Ebola, « pour la plupart à des stades très précoces de développement ».
 
« Mais trois d’entre eux ont fait l’objet de données sur l’homme, sur l’immunogénicité et la sécurité des données, et peuvent donc être utilisés sur le terrain dans le cadre d’une campagne de vaccination en anneau, comme cela a été fait pour l’épidémie d’Ebola en RDC il y a quelques années », a-t-elle indiqué.
 
Le 20 septembre, le  ministère ougandais de la Santé a annoncé la présence d’une « épidémie » de virus Ebola en Ouganda, après le décès d’un jeune homme de 24 ans. Selon l’OMS-Afrique, ce cas provient d’une souche « relativement rare » dite soudanaise, qui n’avait plus été signalée en Ouganda depuis 2012.
 
Selon le bureau régional de l’OMS, bien qu’il n’existe aucun traitement spécifique contre cette souche, l’identification des cas et le traitement précoces des symptômes augmentent considérablement les chances de survie.
 
Jusqu’à présent, 63 cas confirmés et probables ont été recensés, y compris 29 décès, a indiqué le Dr Tedros. 10 agents de santé ont été infectés et 4 sont morts.
 
« Lorsqu’il y a un retard dans la détection d’une épidémie d’Ebola, il est normal que les cas augmentent régulièrement au début, puis diminuent au fur et à mesure que les interventions visant à sauver des vies et les mesures de contrôle de l’épidémie sont mises en oeuvre », a expliqué le chef de l’OMS.
 
Jane Ruth Aceng Ocero, ministre ougandais de la Santé, avait annoncé sur Twitter le décès, tôt mercredi, d’une anesthésiste de 58 ans.
 
– Deux millions de dollars –
L’Ouganda a déjà connu des épidémies d’Ebola, maladie découverte en 1976 en République démocratique du Congo voisine.
 
En 2000, 200 personnes avaient trouvé la mort en Ouganda au cours d’une épidémie dans le nord du pays.
 
Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l’épidémie la plus violente de l’histoire d’Ebola a frappé l’Afrique de l’Ouest jusqu’en 2016, coûtant la vie à plus de 11.300 personnes.
 
La RDC a connu elle plus d’une douzaine de flambées épidémiques depuis 1976 mais elles ont été causées par la souche « Zaïre » contre laquelle les vaccins sont efficaces.
 
Cette fièvre hémorragique se transmet à l’homme par des animaux infectés. La transmission humaine se fait par les liquides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, vomissements, saignements, diarrhées.
 
Le Dr Tedros a indiqué que l’OMS avait débloqué deux millions de dollars (plus de deux millions d’euros) de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence pour aider à lutter contre l’épidémie en Ouganda. L’organisation travaille avec ses partenaires pour renforcer la réponse sanitaire en envoyant des spécialistes et des fournitures médicales.
 
Le président Yoweri Museveni a exclu la semaine dernière tout confinement, affirmant que le pays avait la capacité de contenir l’épidémie.
 
Les premiers cas ont été recensés dans le district de Mubende, dans le centre du pays, avant de s’étendre dans les districts voisins de Kassanda, Kyegegwa et Kagadi.
 
Mubende est situé à environ deux heures de route de la capitale Kampala, et se trouve le long d’une route très fréquentée menant à la RDC. Selon l’OMS-Afrique, il y a des mines d’or dans la région, ce qui attire des personnes de différentes parties de l’Ouganda, ainsi que d’autres pays.

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