420.000 décès par an, perte de 95 milliards de dollars de productivité..: les bonnes raisons de renforcer la sécurité sanitaire des aliments

La sécurité sanitaire des aliments mérite une attention particulière en raison de ses impacts, sur le plan sanitaire et économique. En effet, les maladies d’origine alimentaire sont considérées comme responsables d’une importante morbidité comme le prouve l’étude effectuée par l’OMS sur la charge mondiale des maladies d’origine alimentaire en 2015. Cette étude a révélé l’énorme fardeau représenté par les maladies d’origine alimentaire, soit près de 420 000 décès par an dans le monde dont 1/3 concerne les enfants de moins de 5 ans, surtout en Afrique et en Asie du sud-est selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Marie Khémesse Ngom Ndiaye présidait le  vendredi 14 avril, la cérémonie de lancement officiel des activités du Projet régional « Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal », financé par la Coopération luxembourgeoise avec le soutien technique de la FAO.
 
A l’en croire, les  expériences du Sénégal  pourraient contribuer à renforcer les capacités des pays de la sous-région en matière de surveillance, d’alerte et de réponse aux urgences liées à ce secteur. ‘’De nombreux cas répertoriés de denrées alimentaires contaminées dans un pays ont eu des conséquences importantes sur le plan sanitaire dans d’autres parties du monde. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la création du Réseau international des Autorités sanitaires des Aliments (INFOSAN) par la FAO et l’OMS et qui, aujourd’hui, permet de faciliter l’échange d’informations capitales lorsque se produit un événement important concernant la sécurité sanitaire des aliments’’.
 
En outre, sur le plan économique, selon une étude de la Banque Mondiale réalisée en 2019, les aliments insalubres sont à l’origine d’une perte de productivité d’environ 95 milliards de dollars par an dans les pays à revenus faible et intermédiaire, dont 15 milliards de dollars de dépenses de santé. C’est pourquoi, il a été souligné la nécessité pour les gouvernements et autres acteurs de mettre en place des stratégies pour rendre les aliments plus sûrs afin d’éviter ces maladies et décès. ‘’il est devenu urgent de mettre en place des mécanismes adaptés de surveillance, d’alerte et de gestion des urgences en matière de SSA afin de permettre une détection précoce des menaces, contribuant ainsi à la prise rapide de mesures de prévention ou de gestion de crises’’ , explique-t-elle.
 
Revenant sur le projet, le ministre explique qu’il représente la troisième phase d’une séquence d’activités cohérentes bien réfléchies, permettant de disposer d’un outillage solide dans l’attelage de la SSA. En effet, la première phase lancée en 2015 a permis de jeter les bases d’une gestion concertée des urgences en SSA dans la région de l’UEMOA. Et de noter parmi les résultats obtenus, l’élaboration du Plan national de Réponse aux Urgences en matière de Sécurité sanitaire des Aliments (PNRUSSA), qui a permis au Sénégal de disposer du premier Plan de réponse aux urgences dans le domaine de la SSA en  Région africaine, l’initiation à la mise en œuvre de plans de surveillance ; et aussi la mise en place d’un Réseau INFOSAN, qui permet, depuis un certain temps, une bonne gestion des alertes en provenance du Réseau. D’ailleurs, en vue de pérenniser les résultats de cette première phase, la mise en œuvre du PNRUSSA et de Plans de surveillance figurent en bonne place dans le document de la Stratégie nationale de sécurité sanitaire des aliments, élaboré avec l’appui de l’OMS.
 
La seconde phase qui a suivi en 2018 a permis l’élaboration d’un PNRUSSA pour le Burkina Faso, mais aussi a permis au Sénégal d’obtenir d’excellents résultats. il s’agit de la mise en œuvre de plans de surveillance en partenariat avec les différents départements ministériels pour mieux appréhender les niveaux de risque liés à la consommation d’aliments de grande consommation et de réfléchir sur des mesures idoines de gestion des risques, la création d’une plateforme électronique de collecte et d’analyse de données « e-SSA ». Celle-ci sert à la collecte et la centralisation de l’information sur la SSA, l’organisation d’un exercice de simulation pour tester les procédures du PNRUSSA, l’élaboration du PNRUSSA pour le Burkina Faso, le renforcement du Réseau INFOSAN avec l’élaboration de procédures adaptées et un projet en cours de mise en place d’un Réseau INFOSAN SENEGAL. ‘’Ce dernier dispositif mis en place permet de gérer de manière optimale et coordonnée les différentes alertes, tant aux niveaux international que national’’ conclut le ministre.

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