
Un samedi soir bouillant. Le 6 mai dernier, les mélomanes sénégalais avaient l’embarras du choix pour s’ambiancer entre du rap, du Mbalax et du Rnb. Quatre spectacles d’envergure avaient lieu le même jour. Le franco-sénégalais, Booba, performait du côté du CICES ; l’artiste Jeeba se produisait à l’esplanade du grand théâtre ; Wally Seck donnait rendez-vous à ses Faramareen au stade Alassane Djigo de Pikine et VJ faisait pleurer ses fans à la kermesse de l’archidiocèse de Dakar. A partir de données collectées, Seneweb vous propose le classement des meilleures prestations du samedi 6 mai. 4-VJ, 5000 personnes et beaucoup d’émotions La révélation musicale de l’année 2022 a encore fait sensation. Présent du côté de la kermesse de la cathédrale de l’archidiocèse de Dakar, VJ a offert, comme à son habitude, un spectacle mémorable. Pendant 35 minutes, le jeune artiste a réalisé une prestation en playback. Selon certaines vidéos circulant sur Internet, on peut y voir des jeunes filles pleurer d’émotion à la vue de leur chanteur préféré. La fièvre VJ est loin d’être retombée. 3-Jeeba, Monsieur “Lamou Saff” ou show épicé L’esplanade du Grand Théâtre a refusé du monde ce samedi. En prestation, Jeeba a joué devant 10 000 personnes. Initialement, 9000 billets étaient prévus pour cet événement, mais face à la forte demande de ses fans, les organisateurs ont jugé nécessaire d’en imprimer 1000 de plus. L’autre particularité de ce concert est que les 20 tables VIP, au prix d’un million chacune, ont toutes été vendues. Ces places de choix étaient occupées par des personnalités telles que Cheikh Oumar Hann, ministre de l’Éducation nationale, Amy Sarr Fall, directrice d’Intelligences Magazine, ou encore Abdoulaye Dieye, le directeur de l’AIBD. Pour la première partie, Jeeba a fait étalage de son talent accompagné par l’orchestre, avant de passer en play-back pour la deuxième partie. Présent à ce concert, l’animateur hip-hop de Seneweb, Malick Ndoye, se confie sur la prestation de Monsieur « Lamou Saff » : « Il m’a un peu surpris côté live. Je ne m’attendais pas à ça. Du côté du public, il y a des gens qui disaient qu’il n’allait pas remplir la salle, mais il l’a fait, et même plus. Maintenant, on attend qu’il rivalise avec des artistes comme Davido, Justin Bieber… » 2-Wally Seck, le rendez-vous de la banlieue Le stade Alassane Djigo de Pikine a l’habitude d’être bondé à chaque sortie de son équipe, l’AS Pikine. Mais ce samedi, la pelouse et les gradins ont vibré au rythme du prince des Faramareen, Wally Ballago Seck. Le chanteur a tenu en haleine les milliers de personnes qui s’étaient déplacées pour le voir. Selon l’animatrice people de Seneweb, Nabou Ngom, le public avait répondu présent massivement et de nombreuses personnes se trouvaient à l’extérieur du stade faute de billets d’entrée. Tout comme le concert de Jeeba, des tables VIP au prix d’un million de francs CFA étaient disponibles. Et le fils de Thione Ballago Seck a vu 15 personnes les acheter. 1-Booba, une prestation de “malade” « DUC, je confirme, on a touché la cible », cet extrait du titre « Attila » du B2O résume parfaitement le concert de samedi. De retour au Sénégal après 7 ans, Elie Yaffa donnait rendez-vous à ses « pirates » au CICES. Le producteur de cet événement, Rakhou, avait déjà annoncé que le spectacle commencerait tard dans la nuit, et cela s’est confirmé. La première partie de ce show a été animée par de jeunes artistes sénégalais, tels que Bilou et son fameux « Fatal Ma fofou », le groupe Akatsuki et Samba Peuzzi. Le clou du spectacle, Booba, est arrivé un peu plus tard dans la nuit et a offert à ses fans une prestation de deux heures en reprenant ses tubes à succès. Ayant couvert la soirée, DJ Bara de Seneweb déclare : « Il a fait une prestation de malade. Parce qu’il a fait deux heures de spectacle avec le public. J’ai remarqué un public fervent pour Booba. Il y avait beaucoup de monde du côté de la billetterie, je pense que le producteur est satisfait. J’ai vu des billets à 10 000, 20 000 et 50 000 francs, les deux tribunes étaient pleines et les tables à 50 000 étaient occupées. » PUBLICITÉ
Trois personnalités de la société civile guinéenne emprisonnées sous la junte au pouvoir ont refusé lundi soir d’être libérées contre l’engagement de renoncer à militer, a indiqué le collectif d’avocats qui les défend.
L’offre rapportée par le collectif a été soumise à Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah, alors que des leaders religieux s’emploient depuis des semaines à renouer les fils du dialogue entre la junte et l’opposition. Elle a été faite à la veille du début d’une série de manifestations à l’appel de l’opposition à Conakry et dans le pays.
La libération des trois hommes ainsi que de tous les prisonniers qualifiés de politiques par l’opposition fait partie des revendications primordiales des organisateurs. L’opposition exige aussi l’ouverture d’un dialogue crédible en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022.
Les manifestations donnent communément lieu à des heurts mortels dans ce pays coutumier des violences politiques.
La médiation religieuse a rencontré lundi les représentants du gouvernement et assuré que, même en l’absence de l’opposition, les « lignes (avaient) bougé » et que les autorités étaient prêtes à une libération sous contrôle judiciaire des trois prisonniers, selon un des membres de la délégation, l’évêque anglican Jacques Boston.
La médiation s’est ensuite rendue à la prison de Conakry.
Elle « était porteuse du message selon lequel le gouvernement a accédé à la demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire des détenus contre la garantie, dorénavant, de non-poursuite de leur combat citoyen, notamment l’organisation des manifestations pacifiques », a rapporté le collectif des avocats qui les conseillent dans un communiqué reçu mardi par l’AFP.
Les prisonniers « rejettent toute offre de libération sous contrôle judiciaire et tout engagement de renonciation à leur combat citoyen », dit-il.
« Ils exigent l’ouverture imméddate de leur procès (…) à défaut leur remise en liberté », ajoute-t-il.
Les trois détenus sont des responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Le FNDC est l’une des rares voix restantes de contestation face à la junte qui a prononcé sa dissolution.
Foniké Mangué et Ibrahima Diallo sont détenus depuis juillet 2022, Mamadou Billo Bah depuis janvier 2023.
La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d’un des putsch qu’a connus l’Afrique de l’Ouest depuis août 2020.
Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
L’opposition a été confrontée sous la junte à l’arrestation d’un certain nombre de ses dirigeants et au lancement de poursuites judiciaires contre d’autres.