. Paris s’alarmait notamment de voir grimper les appels de marge, montants que les acheteurs doivent bloquer pour garantir leurs transactions, au risque de n’avoir plus de liquidités. « Vu les garde-fous, difficile de dire l’impact réel. Ce n’est pas une solution miracle : les Européens devraient se concentrer sur la réduction de leur demande et les renouvelables », a observé Simone Tagliapietra, expert de l’institut Bruegel. Le contrat mensuel sur le TTF s’échangeait lundi autour de 110 euros/MWh, après s’être brièvement envolé à quelque 300 euros en août. Les ministres des Vingt-Sept s’étaient déjà
mis d’accord le 13 décembre sur certaines modalités du mécanisme, qui s’appliquera aux contrats à terme sur les marchés gaziers, mais il leur restait à s’entendre sur le prix où le plafonnement s’enclenchera. La Commission européenne avait initialement proposé de plafonner les contrats mensuels sur le marché de référence TTF dès lors qu’ils dépassaient 275 euros/MWh pendant deux semaines consécutives, entre autres conditions – des facteurs jamais réunis, même au plus fort de la flambée des cours en août dernier. Des semaines de discussions Après s’être déchirés autour de cette proposition, les États membres se sont finalement accordés sur un seuil très en deçà, qui devra être atteint durant une période nettement réduite. Plusieurs États (Espagne, Pologne, Grèce, Italie…) avaient réclamé un net assouplissement des conditions d’activation du mécanisme. Au contraire, rétifs à toute intervention, d’autres États (
Allemagne, Pays-Bas, Autriche…) exigeaient des « garde-fous » drastiques pour éviter qu’un plafonnement menace les approvisionnements européens. Le risque étant que les fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL) délaissent l’Europe au profit de clients asiatiques payant leur gaz à des prix plus attractifs. Pour y remédier, les États se sont entendus pour n’activer le plafond qu’avec un prix supérieur au prix international du GNL et pour prévoir une désactivation automatique en cas de perturbations imprévues. L’accord trouvé permet aux États d’adopter formellement deux autres textes d’urgence destinés à amortir l’impact de la crise énergétique. Le premier prévoit des achats groupés de gaz, auxquels participeraient des consortiums d’entreprises, afin d’obtenir ensemble de meilleurs prix, et un mécanisme de solidarité assurant automatiquement l’approvisionnement énergétique des pays menacés de pénuries. Le second simplifie les procédures d’autorisations pour les infrastructures d’énergies renouvelables.