[Tranche de vie] Moussa Ibn Yacoub : Des réfugiés rohingyas aux orphelins du Burundi, une vie au service des déshérités

La vidéo de moins de deux minutes a fait le tour des réseaux sociaux en l’espace de quelques heures. Elle met en scène de chaleureuses retrouvailles. Entre embrassades et câlins, les images ont fini d’émouvoir sur la toile. Un homme est accueilli en roi par des enfants. Cet homme, c’est Moussa Tchantchuing à l’état civil plus connu sous le nom de Moussa Ibn Yacoub. L’humanitaire engagé revient dans cet orphelinat situé au Burundi après un an d’absence. Chose promise, chose due ! Seneweb revient sur l’itinéraire de cet homme de 35 ans qui a fait du don de soi, un sacerdoce.
 
L’aventure humanitaire commence à l’âge de 21 ans pour Moussa Tchantchuing après un songe. L’homme qui réside en France s’y lance en 2009 dans les rues parisiennes en faisant des maraudes sociales auprès des sans abris, de nationalité afghane ou originaires d’Afrique de l’Est. Au bout de deux ans, il est embauché par une Organisation non-gouvernementale, où il œuvre pendant trois ans. Le Franco-Camerounais va se lancer dans les voyages humanitaires avec dans ses bagages, une volonté d’offrir une meilleure vie aux autres.

 
Des virées risquées
 
 « Mon premier voyage humanitaire a été en Birmanie là où les populations des rohingyas sont apatrides dans leur propre pays », a confié l’homme qui s’est converti à l’âge de 17 ans à l’Islam. Moussa Ibn Yacoub va faire dix voyages là-bas. Il va par la suite enchaîner avec le Bangladesh pour aider cette même communauté dans les camps réfugiés. « Nous essayons de faire des plaidoyers à l’international. Je suis même parti à Washington pour plaider leur cause et  à l’Organisation des nations unies », raconte le trentenaire.
 
C’est en 2015 que l’humanitaire va vivre les premières secousses de son engagement. Il retourne au Bangladesh pour une mission humanitaire, est arrêté à un check-point et finit en prison pour soupçon de terrorisme. A la suite de cela, une forte mobilisation s’est créée en France avec le hashtag #freemoussa. «  J’ai dû passer deux mois en prison puis 5 mois d’interdiction de sortie de territoire avant de recouvrer la liberté », narre-t-il. C’est grâce à une mobilisation mondiale que l’homme de 35 ans a pu être libéré en cours d’appel deux mois après. Il restera cinq mois sur place avant de bénéficier d’une libération définitive. 
 
Les enfants comme source de motivation 
 
« A quelque chose, malheur est bon », dit-on. Moussa Ibn Yacoub va créer son association grâce à  sa mésaventure au Bangladesh. Pendant les cinq mois où il n’a pas pu sortir du territoire, l’humanitaire a côtoyé les enfants de la rue au quotidien. Avant de rentrer en France, il se donne comme mission de les loger dans un centre via un partenaire local. C’est le début de l’aventure Bani Street (enfants en arabe et rue en anglais) en 2016. 
 
Le centre MNA (Mineurs non accompagnés) en France est inauguré en 2017. C’est l’une des premières réalisations de l’Ong Bani Street. L’humanitaire ne va pas s’arrêter là et d’autres centres vont suivre dont un au Bangladesh qui accueille une quarantaine d’enfants de la rue et orphelins. « Nous avons également un orphelinat et une école au Bangladesh. Nous sommes en train de construire une école et une clinique en République de Guinée. Nous avons un orphelinat au Burundi et parrainons également des enfants de la rue au Maroc », a énuméré le fondateur de bani street revenant sur leurs activités. 
 
Bani Street fonctionne principalement via les dons et  des campagnes sur les réseaux sociaux. Les bienfaiteurs donnent soit mensuellement ou ponctuellement en fonction des projets.
 
L’objectif visé par l’Ong est la construction de dix centres dans plusieurs pays d’Afrique. « Ce sont des centres de formations avec internat tout équipés que nous voulons mettre en place pour des orphelins, des personnes démunies », affirme l’humanitaire.

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