Thierno Bocoum est intervenu sur les mesures prises par le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba contre les accidents de la circulation. Selon le leader d’Agir, il se pose une problématique de la collecte des données des accidents, mais aussi une véritable limite dans le suivi des mesures que l’État prend. Pour lui, le populisme a révélé ses limites. Voici ce qu’il a écrit. Le 9 février 2017, alors qu’un Conseil interministériel avait pris de fortes mesures étalées sur 10 recommandations pour freiner les accidents de la circulation, le Sénégal n’avait même pas des statistiques fiables sur le nombre d’accidents et sur leurs causes. Seul environ un quart (1/4) des données liées aux accidents était remonté et enregistrées d’après le chargé de la sécurité routière de la direction des transports routiers. Il a fallu l’arrivée sur la période 2020-2021, d’un projet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’amélioration des données de mortalité par accident de la circulation pour que l’État sénégalais puisse avoir des données plus fiables. L’enregistrement, la collecte et l’analyse des données liées aux accidents de la circulation sont un préalable pour une meilleure prise de décision en ce qui concerne nos politiques de prévention routière. Le gouvernement du Président Macky Sall n’hésite pas à s’en passer pour foncer dans le populisme qui n’a finalement permis aucune application concrète des décisions prises lors de ce conseil interministériel. De même, toute mesure doit ressortir de l’étude de l’environnement impacté. Les nouvelles interdictions issues du conseil interministériel sur la sécurité routière du 2 janvier dernier n’auront pas seulement des répercussions sur les voitures et les clients. Il s’agit de questions beaucoup plus transversales qui touchent la loi de l’offre et de la demande, l’environnement économique et social, la prise en compte d’un existant… La recrudescence des accidents durant la nuit doit convoquer cette nécessité pour nos gouvernants d’éclairer nos routes, de rendre visibles les signalisations routières (verticales, horizontales et temporaires) de renforcer le contrôle routier sur les axes à risque… À la place l’État préfère violer les dispositions de la constitution à son article 8 liées à la liberté de déplacement qui doit être garantie à tous les citoyens. De même, une rupture d’égalité entre citoyens est notée quand ceux qui ont des véhicules particuliers peuvent gérer leurs urgences à toute heure et ceux qui n’en ont pas en sont privés. L’interdiction d’exporter des pneus d’occasion doit être accompagnée de mesures tendant à rendre accessibles et à prix modérés les pneus neufs au risque de pousser les usagers à garder leurs pneus usés à défaut de pouvoir acheter des neufs. La limitation de la durée d’exploitation à 10 ans pour les véhicules de transport de personnes à 15 ans pour les véhicules de transport de marchandises ne tient pas compte de la nature du véhicule (neuf, occasion, type…) et du modèle économique selon le coût et la durée d’exploitation. Il s’y ajoute que la plupart des véhicules de transport ont déjà dépassé ces délais. Le renouvellement du parc automobile pour le transport interurbain est donc une urgence que l’État tarde à matérialiser. La question du transport des marchandises doit être rapidement gérée compte tenu d’une mixité limitée des moyens de transport. L’interdiction des porte-bagages est une bonne chose, mais il faudra que le volet économique soit pris en compte. Des solutions alternatives doivent accompagner cette mesure pour permettre la circulation des marchandises. Nos autorités sont malheureusement à fond dans le populisme et la fuite de responsabilités Le manque de volonté politique et l’amateurisme de ce régime nous font perdre beaucoup de temps. Le défaut de solutions viables tant attendues a aujourd’hui une conséquence directe sur le taux de mortalité lié aux accidents de la circulation. Pendant ce temps, nous continuons à compter nos morts.

Accompagnée de la  ministre déléguée chargée des Sénégalais de l’extérieur Annette Seck, de l’ambassadeur Alioune Ndao, du conseiller spécial du président de la République Talla Sylla, du PCA de Pamecas Moustapha Niang et de Touba Thioune, responsable de SAGE, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mme Aissata Tall Sall est depuis le 9 janvier en visite officielle dans la capitale espagnole, Madrid.
 
Une visite qui  intervient dans un contexte particulier, car, il faut le rappeler, la décision de l’État de transférer le Consulat général de Madrid  à Barcelone a été considérée par nos compatriotes comme une décision inopportune et impopulaire. 
 
Avant de rencontrer la communauté sénégalaise, Madame la Ministre a rencontré, le 9 janvier à 10 h, le ministre espagnol Jose Luis Escrivá, chargé de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations. La question de la migration circulaire, les voies et moyens pour diversifier et pérenniser cette coopération ont été au menu de leur entretien.
 
À l’issue de la réunion, d’importants acquis ont été notés. Madame l’Ambassadeur Marième Sy est chargée de poursuivre les négociations pour leur mise en œuvre.
Après cette rencontre, Mme Aissata Tall Sall et sa délégation  ont visité les chancelleries de l’ambassade et du consulat. Dans la soirée, Madame la Ministre Aissata Tall Sall a rencontré, dans une salle archicomble, la communauté sénégalaise venue des coins les plus reculés d’Espagne.
 
Dans son discours d’ouverture, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a, d’abord, demandé à l’assistance d’observer un moment de recueillement pour formuler, chacun selon ses convictions religieuses, des prières pour nos compatriotes décédés la semaine dernière dans un accident de la circulation, sur la route de Kaffrine.
 
Madame Aissata Tall Sall a magnifié la présence, dans l’assistance, de l’honorable députée Mame Bousso Guèye et d’Awa Cheikh Mbengue, Conseillère économique, sociale et environnementale.   
Elle a, d’emblée, précisé qu’elle a fait le déplacement de Madrid, sur instruction du président de la République, SEM Macky Sall, pour venir d’abord échanger avec nous, nous  écouter et pour ensuite prendre la mesure qui s’impose. En ces termes, la MAESE a précisé que «le président a écouté un son de cloche. Il fallait écouter l’autre».
Sur la question relative au transfert du Consulat général de Madrid à Barcelone, les intervenants ont unanimement rejeté cette décision, avant de réaffirmer avec force  que le président de la République gagnerait en efficacité en associant la communauté en amont comme en aval dans la prise de certaines décisions, même s’ils reconnaissent  que le président Sall a le pouvoir discrétionnaire de prendre les décisions qu’il juge utiles et nécessaires pour la bonne marche de la Nation.
La redynamisation de la coopération sénégalo-espagnole, la relance des conventions déjà signées ou en voie de signature sont d’autres questions abordées au cours de cette rencontre par nos compatriotes.
Les intervenants  ont aussi réitéré  á la tutelle la nécessité d’implanter des consulats  au Portugal, à Barcelone et des bureaux consulaires rattachés au consulat général en Andalousie aux Îles Canaries et Baléares, en Pays basque à Galicia, bref dans les localités qui abritent de fortes colonies sénégalaises, car selon eux le consulat général a véritablement dépassé de loin ses limites d’accueil et le décongestionner constitue, d’après eux, un impératif catégorique. 
Ces derniers n’ont pas manqué aussi de demander à la tutelle d’accorder plus de moyens au Consulat général pour lui permettre d’accomplir sa mission de manière beaucoup plus efficace. Ils ont aussi invité l’Etat du Sénégal à trouver les voies et moyens pour acquérir un terrain devant abriter le consulat, car selon eux, l’Etat doit aujourd’hui dépasser la formule de location pour abriter ses services consulaires en Espagne.
 
Une meilleure implication des Sénégalais d’Espagne dans les projets destinés à la diaspora, la nomination des responsables politiques qui sont par ailleurs  des leaders d’associations et de Dahiras sont entre autres doléances formulées par nos compatriotes. 
 
Ils ont aussi remercié le consul général, Son Excellence Mamadou Moustapha Loum, pour le travail accompli et les innovations entamées pour rendre le service consulaire beaucoup plus performant et beaucoup plus adapté aux exigences du moment. 
Une mention spéciale a été décernée au vice-consul Demba Dia : les intervenants ont qualifié ce fonctionnaire d’homme de devoir avec des qualités managériales exceptionnelles. Ces derniers ont même exprimé leur vœu qui consiste à sanctionner positivement M. Dia pour ses constants et loyaux services à l’endroit de la communauté.
Très réceptive et très à l’aise, la ministre Aissata Tall Sall s’est félicitée de la qualité des interventions  avant d’affirmer qu’elle a en face d’elle une communauté correcte et très responsable. Selon elle, les débats se sont déroulés sans écarts de langage, sans heurts. Ce qui, pour elle, démontre la maturité de cette communauté.
Dans ses réponses, Madame la Ministre a laissé entendre qu’elle a bien écouté les intervenants et qu’elle était en contact permanent avec le président de la République pour lui rendre compte  et que ce dernier, après une analyse objective de la situation, a pris la décision de maintenir le consulat général à Madrid. Une nouvelle qui a plongé toute une communauté  dans une euphorie collective sans précédent.
 
Reprenant la parole, la ministre Aissata Tall Sall a remercié chaleureusement le président de la République pour avoir entendu cette complainte et de l’avoir satisfaite séance tenante. Elle a, en outre, réaffirmé la volonté du chef de l’État de réduire à leur plus simple expression les maux dont souffrent les Sénégalais de l’extérieur, car Macky Sall est conscient que la diaspora sénégalaise participe de fort belle manière à l’effort de développement de la mère patrie.
 
À sa suite, Mme Annette  Seck, Ministre déléguée chargée des Sénégalais de l’extérieur, a pris la parole pour mettre en relief le programme des 100 000 logements dont 20 000 sont alloués à la diaspora.  Selon  elle, nos compatriotes de France ont reçu récemment les clefs de 150 logements ; 20 logements sont accordés à la coopérative Takku Liguey d’Espagne, dans le cadre de la première tranche. Il en sera de même pour la coopérative de Guissona, à Barcelone.
Monsieur Talla Sylla, dans son intervention, s’est félicité de la qualité des débats avant de prodiguer des conseils à l’assistance, afin de privilégier le dialogue et la concertation avec les autorités. Selon M. Sylla, les administrateurs et les administrés ont l’obligation de cheminer ensemble. Donc, leurs rapports devraient être des relations de collaboration empreintes de  cordialité et d’inclusion.
Poursuivant son intervention, M. Sylla a exhorté la communauté à mettre en place une structure dynamique et unitaire qui prendra en charge leurs préoccupations et de parler d’une seule voix. 
Dans la journée du 10 janvier 2023, la MAESE et sa délégation ont été reçues  en audience par le ministre de l’Intérieur espagnol Fernando Grande Marlaska. Madame Aissata Tall Sall a déjeuné avec les ambassadeurs africains accrédités en Espagne. Le soir, après un tête-à-tête, elle a diné avec son homologue espagnol D. José Manuel Albares.
Madame la Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur et sa délégation sont depuis  hier à Barcelone, pour y rencontrer la communauté  et les partenaires au développement. Leur retour à Dakar est prévu le samedi en fin de soirée.

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