
TÉMOIGNAGES. Covid-19: « C’est difficile d’accepter ce changement », confient des Chinois après la levée soudaine des restrictions sanitaires
Depuis le week-end du 3 décembre, le gouvernement chinois lâche du lest sur les règles sanitaires. Dans plusieurs villes, les tests PCR ne sont plus obligatoires pour entrer dans des lieux publics.
Soulagement et inquiétude. En Chine, les autorités répondent à la colère de la population avec un allègement très significatif des restrictions sanitaires anti-Covid. Depuis le week-end du 3 décembre, les annonces s’enchaînent dans de nombreuses villes et provinces. La dernière en date : plusieurs municipalités ont déclaré, le 5 décembre, que les tests Covid ne seront plus nécessaires pour accéder aux lieux publics.
>> Covid-19 : la Chine n’en a pas fini avec le virus… ni avec les restrictions
Mais cette levée des restrictions n’a pas été préparée… et toute la population a en mémoire ce qui s’est passé au mois de mars à Hong Kong : le Covid-19 a alors fait des milliers de morts. Transposés à l’échelle de la Chine, cela donne des chiffres impressionnants. Ainsi, un article du Centre de médecine préventive de Shanghai évoque quelque 233 millions de contaminations et, surtout, deux millions de décès, en raison d’une population insuffisamment vaccinée et d’une structure hospitalière incapable de faire face.
« Ici, ce n’est pas comme à l’étranger »
Dans ces conditions, le changement soudain de politique sanitaire fait peur à de nombreux Chinois. « Je m’inquiète pour les personnes âgées et les enfants. Ici, ce n’est pas comme à l’étranger… L’épidémie était sous contrôle depuis longtemps », explique une Pékinoise, avant de souffler que « C’est difficile d’accepter ce changement d’un coup. » Quant à d’autres habitants, la fin des mesures anti-Covid est prématurée : « Je pense qu’il est nécessaire de contrôler et d’imposer un test PCR tous les trois jours parce que nous n’avons pas encore de traitement spécifique », alerte une autre femme.
Certaines voix ne se montrent pas plus rassurantes. Sur Twitter, l’éditorialiste du très officiel Global Times, Hu Xijin, prédit pour sa part une « courte période transitoire de chaos » mais, assure-t-il, « sur une courte période : jusqu’au Nouvel An chinois, à la fin du mois de janvier« .
Sécheresse : Comment le réchauffement climatique bouscule le cahier des charges des signes de qualité et d’origine ?
A cause de la sécheresse, une partie des citrons de Menton, des piments d’Espelette ou encore la fabrication du Saint-Nectaire ne respectent pas les critères pour être classés AOP ou IGP
DISTINCTION – A cause de la sécheresse, une partie des citrons de Menton, des piments d’Espelette ou encore la fabrication du Saint-Nectaire ne respectent pas les critères pour être classés AOP ou IGP
Une écorce « fournie en huiles essentielles », un épiderme « du jaune clair au foncé, lumineux » et « un jus limpide à reflets jaunes ». C’est de cette manière qu’on reconnaît un citron de Menton, cette commune à la frontière italienne, dans les Alpes-Maritimes, qui a obtenu, en octobre 2015, l’Indication géographique protégée (IGP). Mais pour être classé, le cahier des charges induit qu’il fasse entre 53 et 90 mm.
« On a une grosse partie de la production qui est entre 45 et 53 cette année, s’exclame Stéphane Constantin, président de l’association pour la promotion du citron de Menton. Cette deuxième année consécutive de sécheresse se répercute sur le développement des arbres et donc, sur les fruits. »
Depuis l’obtention de l’IGP, environ 10 % des citrons des arbres étaient « déclassés ». « Cette saison, on estime qu’on sera entre 30 et 40 %, poursuit le directeur de l’association. Ils ont pourtant le même potentiel gustativement. » Ce qui les différencie, c’est le prix. Avec la mention, ils sont entre 8 et 11 euros le kilo.
Faire deux catégories de citron de Menton
Pour éviter une trop grosse perte pour les producteurs, dont une soixantaine serait concernée, l’association est en discussion avec l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) pour « modifier le cahier des charges ». « On aimerait distinguer deux catégories : le fruit de bouche, qui respecte tous les critères d’aujourd’hui, et le fruit de transformation pour utiliser les plus petits calibres », affirme Stéphane Constantin.
« Ici, ce n’est pas comme à l’étranger »
Dans ces conditions, le changement soudain de politique sanitaire fait peur à de nombreux Chinois. « Je m’inquiète pour les personnes âgées et les enfants. Ici, ce n’est pas comme à l’étranger… L’épidémie était sous contrôle depuis longtemps », explique une Pékinoise, avant de souffler que « C’est difficile d’accepter ce changement d’un coup. » Quant à d’autres habitants, la fin des mesures anti-Covid est prématurée : « Je pense qu’il est nécessaire de contrôler et d’imposer un test PCR tous les trois jours parce que nous n’avons pas encore de traitement spécifique », alerte une autre femme.
Certaines voix ne se montrent pas plus rassurantes. Sur Twitter, l’éditorialiste du très officiel Global Times, Hu Xijin, prédit pour sa part une « courte période transitoire de chaos » mais, assure-t-il, « sur une courte période : jusqu’au Nouvel An chinois, à la fin du mois de janvier« .
C’est ce qu’ont obtenu les producteurs du piment d’Espelette, dans le Pays basque, également touchés par la sécheresse. « Normalement, le piment ne doit pas être irrigué mais la situation était telle que si rien n’était fait, tout était perdu, informe Carole Ly, directrice par intérim de l’INAO. Pour les produits qui n’avaient pas assez grossi, la variation permettait à ce qu’ils soient AOC AOP uniquement pour l’industrie, mais pas en vente en frais. »
Mais à la différence de la demande pour les citrons de Menton, cette modification du cahier des charges n’est que temporaire et « valable jusqu’à la prochaine campagne », précise la directrice de l’institut. « Il est possible de faire ces requêtes exceptionnelles pour des raisons climatiques ou sanitaires, poursuit-elle. Une commission enquête ensuite pour savoir si cette révision n’affecte pas la qualité du produit. »
Plus de 30 fromages AOP sur 51 ont fait des demandes de modifications
Concernant « le végétal », moins de dix groupements de producteurs ont soulevé des problèmes et des changements pour cette année. Les plus grosses demandes concernent les fromages AOP. Sur 51 fromages classés, une trentaine a demandé une révision.
« Le Massif Central mais aussi le Jura ont fortement été touchés par la sécheresse avec des pâturages jaunis », constate Carole Ly. Et pour produire sous signe de qualité et d’origine, les producteurs doivent respecter des critères parfois stricts, comme le fait de nourrir les vaches dans la zone géographique indiquée. Ainsi, certains ont dû transformer leur production de AOP Salers en AOP Cantal fermier car ils ne pouvaient pas nourrir leurs animaux avec 75 % d’herbe, comme l’appellation l’exige.
« Ces critères ont été rendus compliqués à tenir cette année avec les conditions climatiques, précise la directrice de l’INAO. Sur ces points cités, une modification temporaire jusqu’au printemps a été accordée. » Le Saint-Nectaire a bénéficié d’une dérogation pour conserver son appellation qui a permis d’abaisser le nombre de jours où les vaches sont nourries à l’herbe de 150 jours à 90 et ainsi conserver l’appellation.
Des expérimentations pour les signes de qualité de demain
L’institut qui décerne ces gages de qualité et d’origine aux produits affirme être conscient des bouleversements liés au réchauffement climatique et y travailler de près avec les acteurs concernés. « Les plus avancées sont les viticulteurs qui expérimentent des nouvelles façons de cultiver la vigne de demain, face à la sécheresse, pour savoir quel cépage utiliser, comment travailler le sol pour retenir l’eau », détaille la directrice par intérim.
Cette filière explore donc actuellement sept grandes thématiques liées au dérèglement climatique pour « faire émerger une façon de produire sans toucher au savoir-faire et à la qualité », et notamment « par la voie de l’innovation ». « Pour introduire ces expérimentations sans perdre le bénéfice du signe, l’INAO avec un suivi scientifique et un comité de professionnels en commission spéciale, a autorisé la vente le vin malgré tout », indique Carole Ly. Elle conclut : « On travaille sur la durée pour nous adapter à terme ces nouveaux enjeux et être plus résilients par rapport aux chocs climatiques ou sanitaires tout en gardant les fondamentaux et ce maintien de la qualité des produits. »