Tabaski : Les tensions retardent l’installation des points de vente

L’Aïd-el-Kébir ou Tabaski devrait être célébrée dans moins d’un mois. À Dakar, cette fête s’annonçait par l’installation de points de vente de moutons dans différents points de la capitale sénégalaise. Un décor qui tarde à s’installer, à cause des dernières manifestations politiques.
 
 
Après quatre jours de vive tension, Dakar  retrouve peu à peu ses couleurs. Les activités reprennent de manière timide. Les petits commerces reprennent leur place tout en gardant une certaine prudence. La peur que d’autres manifestations éclatent est encore palpable. Cette inquiétude est à l’origine du retard note dans l’installation des points de vente de moutons, à moins d’un mois de la fête de Tabaski. 
 
Moustapha Ndiaye est enseignant coranique. À chaque veille de fête, avec ses petites économies, il investissait dans la vente de moutons. Pour cette année, il préfère patienter. «Pour le moment, je ne pense pas encore à mettre mon argent dans la vente de moutons. Je suis enseignant, j’ai un Daara (école coranique). La campagne de moutons me permettait de faire des bénéfices que j’investissais dans un autre commerce».
 
 
C’est sur l’avenue Bourguiba que Moustapha Ndiaye installait ses moutons. Si ce dernier est vendeur de moutons occasionnel, Ibrahima Sarr, lui, est un éleveur à plein-temps. Son point de vente, il le dressait un mois et 10 jours avant l’événement. «La perte risque d’être conséquente, à ce rythme où vont les choses. Pendant toute l’année, nous investissons dans l’aliment de bétail et le suivi médical des moutons. Cet investissement se fait sur un an. Si maintenant, à un mois de la fête, on peine à avoir la sécurité nécessaire pour exposer les moutons, nous risquons de perdre beaucoup».   
 
Au-delà des craintes sur les pertes des éleveurs à Dakar, le doute plane toujours sur l’approvisionnement. Ismaila Sow est le président du Conseil national de la Maison des éleveurs du Sénégal. 
 
Selon lui, la situation actuelle ne rassure guère. «Il y a des vendeurs qui viennent du Mali, de la Mauritanie et même du Burkina. Et depuis 2021, nous avons remarqué que durant les manifestations, il y a des cas de vol commis. Si le boutiquier peut fermer sa boutique, le vendeur de moutons, lui, ne peut aller nulle part avec son troupeau. Ce risque, les éleveurs ne veulent pas le prendre». 
 
C’est pourquoi le sieur Sow appelle les politiques à revenir à la raison. «Si véritablement ils aiment le Sénégal comme ils le disent, qu’ils sachent qu’ils sont en train de causer du tort aux éleveurs». 
 
 
Pour rappel, en 2022, Dakar comptait 35 points d’approvisionnement. Un chiffre en baisse après le début de travaux du BRT. 
 
 

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