Sécurité aux frontières : L’UEMOA mise sur la modernisation des postes de police

L’espace UEMOA est gangréné par la prolifération des armes légères et de petits calibres. Une situation qui participe à l’augmentation de l’insécurité dans la zone. Pour sauver les espaces qui ne sont pas encore infestés, la nouvelle Commission de l’UEMOA a décidé d’agir au niveau des frontières avec la construction et la modernisation de postes de polices frontaliers.  
Un projet de grande envergure avec un budget de plus d’une dizaine de milliards. C’est ce que compte mettre en œuvre l’UEMOA à travers la Délégation Générale à la Paix et à la Sécurité. Les autorités de l’Union ambitionnent d’augmenter le contrôle de la circulation des personnes. L’objectif étant de limiter la circulation des armes légères et de petits calibres. Ce projet va aider les pays de l’Union à avoir des postes de police modernes au niveau des frontières. Une telle vision a été établie après un constat. “Une étude a été mené par la Commission de l’UEMOA en 2021, approfondi en 2022 montrant que l’espace communautaire compte 349 postes de police frontaliers dont seuls 47 disposent d’un système informatique” a fait savoir Paul Robert Tiendrebeogo de la Délégation Générale à la Paix et à la Sécurité à l’occasion d’un atelier d’information et de sensibilisation des journalistes sur le cadre d’actions prioritaires (CAP 2025) de la Commission de l’UEMOA qui se tient  du 14 au 18 novembre au Burkina Faso. Il s’agit donc d’un faible niveau d’informatisation et une porosité des frontières dans le contexte d’une insécurité grandissante. 
En effet, selon Paul Robert, “aux frontières, c’est le condensé de tous les défis sécuritaires”. C’est ainsi que la Commission a pris pour option de prioriser “la libre circulation des personnes et donc la traçabilité des mouvements des personnes au niveau des frontières”. Toutefois, il a été “noté un faible niveau d’informatisation estimé à 13,47% et une porosité des frontières” dans un contexte d’une insécurité grandissante.  
La démarche de l’appui à gestion sécurisée des frontières compte trois composantes. Le premier consiste à renforcer l’informatisation des postes de police afin de faciliter l’échange d’information. L’objectif ici est de contribuer à assurer la traçabilité des mouvements des personnes. En outre, dans sa deuxième composante, le projet prévoit de transformer les frontières en “pont de coopération” afin de renforcer la collaboration entre les populations. « il est prévu par exemple la construction de centres de santé au niveau des frontières où vont se rencontrer les populations d’Etats différents » a fait savoir le représentant de la délégation générale à la paix et à la sécurité. Cette logique de coopération va aussi prendre en compte la coopération inter-Etats dans une troisième composante.  
La partie du projet concernant l’informatisation et l’interconnexion des postes de police frontaliers (PPF) prévoit de construire, en 5 ans, 40 PPF en deux phases à raison de 05 postes par État. S’agissant de la lutte contre la circulation des armes légères et de petits calibres, il est prévu “un appui aux commissions nationales par des équipements spécifiques et la formation de ses cadres”, a soutenu Paul Robert. En outre, il est prévu la création de cadres de concertation et le développement de projets innovants et intégrateurs afin de faire des frontières des zones de paix et de développement.  

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