Saint-Louis : A la découverte des pêcheurs de Guet-Ndar

Guet-Ndar est considérée comme l’une des plus fortes concentrations humaines de pêcheurs au Sénégal. Une localité qui tire sa réputation de ses ressources halieutiques.
 
La principale source de revenus des habitants est, en effet, la pêche. Les milliers de pirogues amarrées de manière harmonieuse sur la plage de la langue de Barbarie permettent de faire transiter 30 000 tonnes de poisson chaque année sur l’étendue du territoire national.
 
Il est 7 h. Les coqs chantent, le soleil plane son bonjour quotidien se levant de son lit fluvial, aperçu avec ses rayons lumineux qui ornent les eaux jusqu’à l’horizon. Le fleuve semble avaler le brouillard, offrant une atmosphère plus claire. Au loin, les pirogues arrivent une à une, conduites par des hommes vigoureux qui sont accueillis par les cris des riverains soutenus par la mélodie houleuse des vagues sous l’air pur.
 
C’est l’heure de la décharge à l’arrivée. Quelques jeunes pêcheurs se déchaussent le chapeau sur la tête, en chantonnant. Tandis que d’autres se dépêchent de faire affaire avec les femmes (‘’bana-bana’’) vêtues à la tradition, le panier sur la tête pour faire le ramassage du poisson et procéder à la vente.
 
Motivés par un engagement absolu et un extraordinaire courage, les pêcheurs guet-ndariens expliquent avoir reçu un héritage qui fait partie intégrante de leur vie.
 
Casquette vissée sur la tête, allongé sur une pirogue, ce jeune pêcheur nous confie sa passion : « La pêche fait partie de moi. Je suis né dans une famille de pêcheurs et je ne compte pas faire autre chose. Nous sommes très heureux et fiers d’être des pêcheurs », a-t-il martelé.
 
Mais à Guet-Ndar, tout n’est pas rose chez les pêcheurs. Ces derniers sont confrontés à un certain nombre de problèmes qui menacent leur travail, notamment les accords de pêche avec les navires étrangers qui pillent la ressource halieutique. Il y a aussi les accidents de pirogues à l’embouchure.
 
En outre, le problème majeur qui pose problème chez les populations de Guet-Ndar, c’est l’exploitation du gaz à 6 km de la plage, par la British Petrolium qui constitue un grave danger chez les pêcheurs, selon Moustapha Dieng, le secrétaire général du Syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal (Synaps).
 
« Comme si ça ne suffisait pas, la découverte et l’exploitation du gaz  à 6 km de la plage à Saint-Louis est venue sonner le glas de la pêche artisanale. British Petrolium, la société concessionnaire qui a implanté sa plateforme sur le récif qui sert d’habitat à tous les poissons, interdit aux pêcheurs de Saint-Louis de pêcher dans cette zone depuis deux ans déjà », nous confie M. Dieng.
 
À rappeler que Guet-Ndar est aussi ancrée dans la culture, avec une communauté léboue très ancrée dans la tradition. On y trouve de belles voix de la musique populaire comme la célèbre chanteuse Amina Fall, nièce du champion du monde de boxe Amadou Mbarick Fall connu le nom de Battling Siki, tous les deux nés dans ce quartier de Guet-Ndar. La grande cantatrice Mère Ndombé Daour Seck et sa Diabou Seck ont représenté la ville de Saint-Louis partout à travers le monde sur le plan culturel.

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