
Récupération des sols dégradés, compost, et production d’énergie : l’ingénieur El Hadj Malick Sagne décortique les vertus du cactus
Le jury de l’édition 2023 du Falling Walls de Fondation Naumann pour la Liberté a délibéré, hier. El Hadji Malick Sagne est le lauréat de ce concours qui a enregistré la participation d’une trentaine de candidats après une présélection dans un lot d’une centaine de candidatures. El Malick Sagne a convaincu les membres du jury par leurs résultats de recherches qui auront des effets directs sur l’agriculture, l’aide à la résilience aux effets des changements climatiques. Il a travaillé sur le cactus, une espèce végétale appelée en wolof ‘’ Garga Mbossé’. L’ingénieur en génie de l’Université Alioune Diop de Bambey a démontré qu’il est possible de produire du bio gaz, de l’électricité à partir de cette plante. « J’ai travaillé pour la valorisation de cette plante au plan agricole. Beaucoup ne connaissent pas les vertus de celle-ci. Avec cette espèce, on peut obtenir du bio gaz, l’électricité et des résidus issus de production d’énergie est un compost, un engrais bio », informe Malick Sagne. Il relève que le cactus, une plante ‘’miraculeuse’’ pousse dans les milieux hostiles comme dans le désert, dans les sites salés. « C’est une plante spécifique, malgré la salinité de l’eau, elle se développe. Elle n’a pas besoin de l’arrosage », a démontré l’ingénieur qui a ajouté : « On a fait des études internationales sur cette plante. On considère souvent que c’est une plante sans effet. Nous avons montré aux gens que c’est une plante intéressante qui a des pouvoirs de récupération des sols », a révélé le chercheur, à l’issue du concours du Falling Walls. L’équipe de recherche travaille à mettre cette plante au service de la récupération des sols salés dans les régions de Kaolack et Fatick.
Les propriétés de cette plante seront présentées au grand Falling Walls en Allemagne au mois de novembre lors de la grande messe des inventeurs et des scientifiques et des chefs d’entreprise. « Le Falling Walls Lab était inspiré par la chute du mur de Berlin qui a changé le monde le 9 novembre 1989. Depuis cette date, la question qui est posée à chaque édition est la suite : quels murs tomberont dans les domaines de l’agriculture, la médecine, l’économie, l’ingénierie, les sciences humaines pour faire avancer le monde », a signifié Jo Holden, Directeur pour l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Naumann pour la Liberté en fin de mission au Sénégal.
Au cours de cette rencontre, il a brossé les traits, les principes qui doivent guider ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat et de la recherche d’une manière globale. « Avec le Falling Walls Lab, nous démontrons la formidable inventivité de la jeunesse sénégalaise : la difficulté de réussir ne fait qu’ajouter la nécessité d’entreprendre. Cette phrase relève même l’esprit d’entreprise : l’audace », a laissé entendre Jo Holden.
Pour sa part, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne à Dakar, Sonké Siemon est revenu sur les relations entre son pays et le Sénégal. « Lors de sa présidence du G 20 en 2017 déjà l’Allemagne a lancé l’initiative ‘’ Compact With Africa. Depuis le Sénégal et l’Allemagne poursuivent une politique de mise en œuvre de réformes favorables à l’environnement des affaires et à la mobilisation accrue des investissements privés », a rappelé le diplomate.