Présence de Wagner au Burkina : « Ils sont où ?» s’interroge le président Traoré

Le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a accordé une interview à la télévision publique RTB hier vendredi 03 février 2023. Il a évoqué les relations entre Paris et Ouagadougou de même que la présence supposée de Wagner dans le pays. Le putschiste a  nié toute collaboration du Burkina Faso avec le groupe paramilitaire russe. « On a entendu dans la presse, partout, que Wagner est à Ouagadougou. J’ai même demandé à certains : ah bon, ils sont où ? Entre temps on a appris qu’ils étaient dans un hôtel quelque part. On était surpris…Il y a un état d’esprit général ; lorsque vous traitez avec Wagner tout le monde vous fuit. Donc c’est quelque chose qui a été créé pour que tout le monde nous fuit. Eh ben félicitations » a déclaré le numéro 1 Burkinabé. 
 
« Les VDP que nous recrutons, c’est les premiers Wagner »
 
Il trouve que ces genres de situation obligent le pays à développer des solutions endogènes à ses problèmes. « Et c’est ce que nous sommes en train de faire, et nous sommes capables. Ce pays est capable de transcender tout ça » , assure-t-il. Quand l’une des journalistes lui demande s’il est véritablement sûr que Wagner n’est pas au Burkina Faso, il répond une nouvelle fois par la négative avant d’ajouter: « Les VDP que nous recrutons, c’est les premiers Wagner ». Les VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie) sont en réalité des supplétifs de l’armée burkinabè. Si le Burkina Faso ne traite pas avec Wagner, il coopère tout de même avec la Russie.
 
« Si on ne veut pas nous permettre d’acquérir les équipements dans un tel pays,… »
 
Le capitaine Ibrahim Traoré l’a reconnu au cours de l’interview. « Les gens voient le virement vers la Russie, ce n’est pas forcément politique. Nous ne sommes pas des politiciens. Nous sommes là pour une mission : la sécurité. C’est notre mission première. Certains Etats (trouvent le coup d’Etat anticonstitutionnel et antidémocratique). Le recrutement des VDP est aussi contraire aux lois de certains Etats. Donc subitement, on nous (refuse) un certain nombre de choses, notamment  des équipements militaires et tout. Alors, si on ne veut pas nous permettre d’acquérir les équipements dans un tel pays, on va aller dans d’autres pays, on va l’acquérir. Ce n’est pas la première fois que je le dis. La plupart des chancelleries occidentales sont passées par ici, je leur ai dit ça  » a expliqué le dirigeant burkinabé. 
 
Pour lui, il faut que les partenaires permettent à son pays de s’équiper pour faire la guerre au terrorisme. « Nous n’allons pas nous asseoir et voir notre peuple mourir ; ça jamais » , assure-t-il.  En adoptant un tel comportement le coup de force de septembre 2022 serait alors vidé de son sens, poursuit le putschiste.

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