Mort de Morgan Keane : le collectif « Un jour, un chasseur » se dit « déçu » des peines « dérisoires » prononcées contre deux chasseurs
Plus de deux ans après la mort de Morgan Keane, le chasseur à l’origine du tir mortel a été condamné par le tribunal de Cahors à deux ans de prison avec sursis. Une décision « assez dérisoire » pour la co-fondatrice du collectif « Un jour un chasseur » Léa Jaillard.
« On est déçus, on trouve ça léger« , réagit jeudi 12 janvier sur franceinfo Léa Jaillard co-fondatrice du collectif « Un jour, un chasseur » et amie de Morgan Keane. Ce jeune homme de 25 ans est mort en décembre 2020, après avoir été touché par le tir d’un chasseur. Âgé de 35 ans, ce dernier a été condamné jeudi par le tribunal de Cahors (Lot) à deux ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie. « On n’a pas envie de mettre des gens en prison mais pas de prison ferme pour un homicide, ça nous paraît assez dérisoire. Surtout dans les conditions dans lequel il a été commis« .
Durant le procès, plusieurs « infractions commises pendant la battue » ont été relevées, pointe-t-elle, avant d’ajouter « on aurait aimé aussi une interdiction de chasser pour le directeur de la battue« . Ce dernier est condamné à 18 mois de prison avec sursis et un retrait du permis de chasse pendant cinq ans.
Pas de « message fort » aux chasseurs
Le procureur de la République avait requis deux ans de prison pour l’auteur du tir mortel et 18 mois pour le directeur de battue, dont six mois ferme pour chacun, et l’interdiction de chasser à vie et de porter des armes pendant cinq ans dans les deux cas. Léa Jaillard dénonce du « laxisme » et dit avoir « du mal à comprendre » car « des peines plus lourdes ont déjà été prononcées » dans des affaires similaires. Elle « s’attendait à un message fort aux chasseurs et aux organisateurs de chasse« .
La co-fondatrice du collectif « Un jour, Un chasseur » estime que le retrait du permis de chasse pendant cinq ans, pour le directeur de la battue « est insuffisant » parce que cet homme de 51 ans « a nié toutes ses responsabilités pendant tout le procès, il a nié l’organisation catastrophique de la battue« . Léa Jaillard estime que ce « n’est clairement pas quelqu’un de responsable et donc, remettre une arme dans les mains des personnes qui ont commis des erreurs, ça pose problème« . Elle rappelle que « la chasse est un loisir et non un droit« . Ainsi, selon elle, le permis de chasse doit être retiré « systématiquement dès qu’une infraction est commise ou pour toute mise en danger de la vie d’autrui« .