Macron appelle à « dégager » les dirigeants libanais qui bloquent les réformes
« Le problème du Liban, c’est régler les problèmes des gens et dégager ceux qui ne savent pas le faire », a affirmé Emmanuel Macron qui a tenté en vain depuis septembre 2020 d’amener la classe politique à engager les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise politique et économique.
« Ensuite, restructurer le système financier puis faire un plan avec un président honnête, un Premier ministre honnête et une équipe qui va dérouler ce plan et qui aura le soutien de la rue », a poursuivi le président français.
« Il faut changer le leadership de ce pays », a martelé Emmanuel Macron.
Le Liban est sans président depuis l’expiration du mandat de Michel Aoun le 31 octobre. Les députés, profondément divisés entre le camp du Hezbollah pro-iranien et celui qui lui est hostile, se sont déjà réunis à dix reprises sans pouvoir élire un nouveau chef de l’Etat.
Le pays en plein effondrement économique est dirigé par le gouvernement démissionnaire de Najib Mikati, chargé d’expédier les affaires courantes et dont les prérogatives sont réduites.
En réponse à une question sur le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, considéré comme l’un des principaux candidats non déclarés à la présidentielle, Emmanuel Macron a répondu qu’il ne voulait « pas rentrer dans une question de personne : les noms, s’il n’y a pas un plan et une stratégie derrière, ça ne marche pas ».
« Ce qui m’intéresse, ce sont les Libanaises et les Libanais. Pas ceux qui vivent sur leur dos », a ajouté le président français qui a déploré l’émigration massive des jeunes.
Il a dit vouloir « essayer d’aider à l’émergence d’une solution politique alternative » tout en étant « intraitable avec les forces politiques ». Il a estimé qu’il fallait « ne rien céder à ceux qui se sont enrichis ces dernières années et qui voudraient rester et qui font du chantage ».
Emmanuel Macron, qui revient de la conférence régionale sur l’Irak organisée mardi en Jordanie, a indiqué qu’il allait « travailler dans les prochaines semaines sur un format similaire avec le Liban ».
Il s’est dit « convaincu » « que les questions libanaise, syrienne et au-delà ne peuvent être résolues que si on trouve un cadre de discussion incluant l’Iran compte tenu de son influence dans la région ».