
L’imposture a vite sauté aux yeux : elle a consisté à utiliser une renommée pour essayer de couvrir le mensonge du manteau de la vérité (Par Abdoulaye Ndiaye)
De la même manière et dans la même séquence temporelle, cinquante- ni plus, ni moins pour frapper les esprits- universitaires ont cru bon défendre le même mensonge sous le maquillage d’un statut, en vérité bien enviable, mais qui ne saurait être admis comme blanc-seing pour faire avaler toute sornette. Il eût été plus juste de signer « cinquante universitaires membres de Pastef » pour ne pas verser dans la supercherie.
Boubacar Boris DIOP, Felwin Sarr et Mbougar unissant leur renommée et leurs succès aux plans littéraires et artistiques ont pensé que leur statut suffisait pour convaincre de la justesse de leur lecture de la situation politique de notre pays.
La ficelle est si grosse que leur parti-pris, leur oubli volontaire sont finalement aussi évidents qu’un nez sur le visage. Il ne saurait y avoir une autre explication au regard de leur grande capacité d’analyse qui a sciemment omis bien des aspects de la trame ayant conduit à la situation que l’on sait. Je suis profondément scandalisé et indigné par cette injuste lecture cynique et parcellaire, partisane et inaboutie.
Si une partie de la jeunesse et des « simples gens » peuvent croire aux lubies d’un messie, ou, à tout le moins, d’un ‘’Mamadou Dia que la Providence n’offre que tous les cinquante ans aux peuples’’, eux sont suffisamment outillés pour prendre des distances, discerner le vrai du faux et battre à plate couture ces balivernes métaphysiques d’hommes providences. Ce culte de la personnalité n’est ni scientifique ni conforme aux religions monothéistes. Il relève de l’infantilisme et de la faiblesse de l’esprit. Au demeurant, Mamadou Dia n’aurait jamais mis les pieds au « Sweet Beauty » et c’est une injure à sa mémoire que de le comparer à Ousmane Sonko.
Boris et les Sarr ont sciemment ignoré les appels récurrents du patron du PASTEF à la sédition, sa propension à faire feu de tout bois pour galvaniser la jeunesse qui ne perçoit pas encore les belles perspectives économiques, transformée quasiment en proies faciles plus enclines à l’exaltation qu’à la réflexion ou à l’analyse comparative des offres politiques, prêtes, comme tout noyé, à s’agripper à n’importe quelle perche tendue.
Si les Sarr sont relativement jeunes, Boubacar B Diop est parfaitement en mesure de remarquer l’affaissement culturel et intellectuel qui marque notre époque. Il a vécu la période de grande propagande et de réflexion dont les partis, surtout ceux de la gauche, ont été porteurs : des journaux comme Gëstu, And Sopi et bien d’autres se sont employés à analyser notre société et à créer des rapports de forces contrairement à la tendance actuelle faite d’injures et d’invectives pour asseoir une ascendance fondée sur la haine et la détestation de l’autre. Depuis bientôt 8 ans que je connais le PASTEF, je n’ai pas souvenance d’un colloque, ou d’une quelconque conférence contradictoire organisée pour vulgariser un programme politique et une analyse économique prospective de sortie pour notre pays. Je n’ai entendu qu’imprécations et incantations, injures et objurgations.
L’indigence théorique du PASTEF rend nostalgique des années 1980 riches de productions intellectuelles et politiques avec des concepts endogènes comme « la bourgeoisie bureaucratique et compradore » éléments de langage révélateurs d’efforts dans la réflexion.
Diop et les Sarr ont perdu toute crédibilité pour avoir fermé les yeux devant autant d’outrance et d’excès et surtout, paroxysme de sacrilège, devant le saccage de l’université et sa bibliothèque.
Honte à eux pour leur parti pris manifeste, honte à eux pour avoir choisi le camp des irrédentismes.
Honte à eux pour leur parti pris manifeste, honte à eux pour avoir choisi le camp des irrédentismes.
Honte à eux pour avoir sciemment ignoré tout relativisme et cherché, par leur notoriété, à imposer une Vérité. Et, à l’instar d’Annah Arendt nous rejetons ces vérités nommées évidences qui ont le propre, autant que les dictatures, de contraindre l’esprit.
Abdoulaye Ndiaye CCR