L’acupuncture peut soulager les douleurs lombaires et pelviennes souvent ressenties pendant la grossesse
L’acupuncture peut soulager de manière significative les douleurs lombaires ou pelviennes considérées comme des « petits maux de la grossesse » inéducables que les femmes enceintes doivent supporter …
La lombalgie, la douleur pelvienne, ou les deux (regroupées sous l’appellation douleurs lombopelviennes) sont des maux courants pendant la grossesse et empirent souvent au fur et à mesure que la grossesse progresse. Cette douleur peut perturber les activités quotidiennes, les activités du travail et le sommeil des femmes enceintes. Or, de nombreux médicaments sont formellement indiqués pendant cette période à l’instar des anti-inflammatoires non stéroïdiens (tels que l’ibuprofène ou le kétoprofène) et l’aspirine. Certains médecins sont donc dépourvus, étant donné que peu de solutions thérapeutiques dans la médecine allopathique sont autorisées au cours de la grossesse. C’est ainsi que des chercheurs de l’Université de médecine chinoise du Yunnan ont choisi d’évaluer l’acupuncture comme moyen de soulager ces douleurs. Ces derniers sont partis du constat que l’acupuncture est de plus en plus considérée comme une thérapie potentielle pour différents types de douleur, car elle n’implique pas le besoin de médicaments et est considérée comme sûre.
Dans leur étude publiée dans la revue BMJ Open, l’équipe scientifique souligne « qu’on ne sait pas exactement comment cette pratique pourrait soulager la douleur, mais on pense qu’elle implique la libération d’endorphines également appelées « molécules du bonheur » ainsi que l’augmentation du flux sanguin vers la peau et les muscles locaux. Mais la question de savoir si cela peut soulager les douleurs lombaires et/ou pelviennes débilitantes ressenties par les femmes pendant leur grossesse reste vivement contestée. » L’acupuncture est une pratique issue de la tradition médicale chinoise. Elle consiste en la stimulation de « points d’acupuncture » sur divers endroits du corps à l’aide de techniques qui peuvent être physiques (implantation d’aiguilles, dispositifs d’acupression, application de ventouses…). Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont parcouru des bases de données de recherche portant sur pour des essais cliniques ayant examiné le soulagement de la douleur offert aux femmes enceintes recevant l’acupuncture, seule ou en combinaison avec d’autres thérapies, ainsi que l’impact potentiel sur leurs nouveau-nés.
Une amélioration de douleur, de l’état fonctionnel et de la qualité de vie
L’analyse finale comprenait 10 essais contrôlés randomisés, impliquant plus de 1 000 femmes. Chaque étude a été publiée entre 2000 et 2020 et réalisée de différentes manières en Suède, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Espagne et au Brésil. Les futures mères étaient toutes en bonne santé, à un stade de 17 à 30 semaines de grossesse en moyenne, et souffraient de douleurs lombaires ou pelviennes, ou des deux. L’acupuncture était dispensée soit par des acupuncteurs, des physiothérapeutes ou des sage-femmes formé(e)s. Au total, sept essais décrivaient l’acupuncture corporelle et trois ont décrit l’acupuncture auriculaire (lobe de l’oreille). Il s’avère que l’analyse des données regroupées de neuf études a suggéré que l’acupuncture soulageait de manière significative la douleur pendant la grossesse. Quatre de ces études ont rapporté son potentiel pour restaurer la fonction physique, avec des effets bénéfiques significatifs tandis que la qualité de vie a été enregistrée dans cinq études. Quant à la qualité de vie, celle-ci a été considérées dans cinq études dont les résultats ont également montré une amélioration significative.
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L’analyse montre également que l’acupuncture était sûre et, pour les quatre études qui en faisaient état, qu’il n’y avait pas de différence significative dans les scores de santé des bébés lorsque l’acupuncture était comparée à d’autres interventions ou à aucune. Enfin, sept études ont enregistré des effets secondaires mineurs attendus pour les futures mères, tels que la douleur, les saignements au site de l’aiguille, et la somnolence. Néanmoins, les participantes ont évalué favorablement cette expérience et la plupart étaient disposés à la répéter, si nécessaire. Reste que les chercheurs émettent toutefois une mise en garde quant à cette découverte : le nombre d’études incluses était relativement faible et leur qualité variable. De plus, la conception, la méthodologie, les résultats et les caractéristiques des participants différaient considérablement. Néanmoins, ils estiment que l’acupuncture mérite une plus grande attention pour son potentiel à soulager la douleur à un moment où il est préférable d’éviter les médicaments en raison de leurs effets secondaires potentiels pour la mère et le bébé.
« L’acupuncture a considérablement amélioré la douleur, l’état fonctionnel et la qualité de vie chez les femmes souffrant de douleurs au bas du dos et/ou pelviennes pendant la grossesse. Il n’y a eu aucun effet indésirable grave observable sur les nouveau-nés. », souligne l’équipe scientifique qui conclut toutefois sur l’importance de mener d’autres essais à plus grande échelle et bien conçus nécessaires pour confirmer davantage ces résultats. A noter qu’en France, une étude menée par des chercheurs du CNRS reposant sur un échantillon de 41 femmes enceintes a émis le constat dès l’année 2012 que l’acupuncture semble améliorer le symptôme douloureux à court et moyen terme. « Nous constatons une diminution de la douleur significative en particulier pour les douleurs générales et les plus intenses. » relatent-ils. Ces chercheurs déclaraient cependant que l’acupuncture ne semble diminuer l’incapacité fonctionnelle des patientes qu’à court terme seulement mais que dans tous les cas, elle semble plutôt bien vécue par les patientes même si ces résultats nécessitent d’être étayées davantage.
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