Journée mondiale de la lutte contre le Paludisme à Diourbel : Une approche inclusive pour l’élimination en 2030

  La Journée mondiale de lutte contre le paludisme édition 2023 a été célébrée ce samedi à Diourbel. Il s’agit  selon le gouverneur Ibrahima Fall, qui a présidé la rencontre, de renforcer les interventions dans la lutte contre le paludisme auprès des communautés et des personnes vulnérables.
 
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale  a inscrit l’élimination de cette maladie dans les objectifs de développement à la portée du Sénégal. Cela, en conformité avec  le thème. «Il est temps d’atteindre zéro palu: investir, innover, mettre en œuvre », dit-il. Au-delà, vaincre le paludisme relève de l’ambition de notre pays à faire de la couverture sanitaire universelle une réalité nationale selon le gouverneur de ladite région. Les acteurs de la lutte contre le paludisme  veulent  ainsi impulser une dynamique nationale qui mettra le pays  en route vers l’élimination du paludisme à l’horizon 2030.
 
 
Une lutte inclusive
 
 En effet, le Plan national de Développement sanitaire et social (PNDSS) 2019-2028 dispose bien à propos, que les populations sont organisées autour des structures sanitaires de base, notamment les cases, postes et centres de santé, pour initier et mettre en œuvre des activités de prévention et de prise en charge précoce des cas de paludisme.
 
Cette approche justifie l’identification et la désignation des dispensateurs de soins à domicile (DSDOM). Dans ce contexte, deux mille (2000) vélos ont été distribués aux DSDOM des régions de Kédougou, Kolda, Sédhiou et Tambacounda où sont concentrées actuellement les zones de forte incidence palustre dans notre pays.
 
Dans ces quatre (04) régions, un total de 191 886 patients, toutes affections confondues, ont été vus par les DSDOM en 2021. Parmi ces cas, 56 285 cas de paludisme ont été enregistrés et pris en charge correctement, selon les directives du Programme national de Lutte contre le Paludisme (PNLP).
 
Dans cette même dynamique, en 2022,  6 935 681 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILD ont été distribuées à 1 492 985 ménages représentant ainsi une couverture effective de 14 231 522 personnes dans 12 régions du pays. Par ailleurs, les différents passages de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS), organisés dans 16 districts sanitaires, ont permis de protéger 755 224 enfants pendant la période de forte transmission du paludisme. Dans la région de Diourbel, au niveau de tous les districts ,1 216 033 MILDA ont été distribuées gratuitement aux populations pendant la campagne de masse en 2022.
 
 Dans la distribution de routine 36 650 moustiquaires ont été distribuées dont 7 355 aux femmes enceintes et 1 552 aux enfants de moins de 5 ans.
 
Concernant les Aspersions Intra domiciliaires (AID) dans les Daaras du district de Touba, en 2021, 1845 sur 1857 Daaras ont été couverts, 13 202 pièces aspergées et 27 483 personnes protégées, soit un taux de couverture de 99%.  La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) a commencé à partir de 2019 dans les postes de santé à incidence supérieure à 10 % (10 pour mille habitants) avec 27 postes de santé à Touba et 16 à Diourbel. Les taux de couverture obtenus pendant la CPS en 2022 sont de 97% à Touba et de 93% à Diourbel.
 
 Le district sanitaire de Mbacké bénéficie de toutes les catégories d’interventions. Celui de Bambey, depuis plus de 5 ans, est en pré- élimination, ce qui veut dire qu’il a une incidence inférieure à 5 %. « Ces résultats forts intéressants sont l’œuvre de l’ensemble des acteurs qui portent la politique nationale de santé et d’action sociale » précise le gouverneur.
 
Ils ont d’ailleurs contribué à la réduction significative de la morbidité et la mortalité palustres depuis plusieurs années, partout au Sénégal : autorités administratives, partenaires techniques et financiers, élus territoriaux, professionnels de santé, organisations communautaires de base, autorités religieuses et coutumières, secteur privé, communicateurs traditionnels, acteurs de la presse ainsi que tous les autres acteurs qui accompagnent notre effort quotidien de protection de la population contre le paludisme, insiste le gouverneur.
 
 Situation épidémiologique
 
 La situation épidémiologique de notre pays concernant le paludisme laisse apparaître, de 2017 à 2021, une baisse significative de la morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, respectivement de 26,3% et de 51,1%.
 
“Ces progrès encouragent notre adhésion dans les grandes initiatives internationales de lutte contre le paludisme. C’est ainsi qu’à ce jour, d’importantes réalisations ont été effectuées dans la mise en œuvre des différentes interventions du Ministère de la Santé et de l’Action sociale”, selon le gouverneur de la ville de Dakar qui a lu le discours du ministre de la santé et de l’action sociale pendant la célébration de la journée mondiale du paludisme à Diourbel.
 
Ibrahima Fall de donner à  titre d’exemple, la réalisation des stratégies à efficacité prouvée recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé, et qui  s’est traduite au niveau opérationnel par une amélioration de l’accès aux services et la qualité de la prise en charge des cas. Ces stratégies, dit-il,  ont aussi contribué de façon décisive au contrôle du paludisme et à sa pré-élimination dans plusieurs districts sanitaires du pays.
 
 Le défi de l’élimination
 
 Le défi majeur de notre pays reste, aujourd’hui plus que jamais, l’élimination du paludisme à l’horizon 2030. En cela, les recommandations de l’OMS, de Roll Back Malaria et la disponibilité de nos autres partenaires rencontrent la pleine volonté de Macky Sall Président de la République. C’est dire que le thème de cette édition 2023, “il est temps d’atteindre zéro palu: investir, innover, mettre en œuvre”, souligne la nécessité d’actions urgentes et la mobilisation de financements supplémentaires, afin que les investissements réalisés à ce jour produisent un impact maximal dans la lutte contre le paludisme conformément aux objectifs fixés dans le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2021-2025. D’ailleurs  Vincent  Dossou Sodjinou,  représentant résident par intérim de l’organisation mondiale de la santé au Sénégal, invite à renforcer les actions envers les groupes à risques avec une meilleure analyse pour guider les interventions dans l’innovation. «  Malgré la baisse importante du nombre de cas, observée, des régions comme Kolda Tamba et Kédougou continuent de porter le fardeau du paludisme et méritent une attention particulière » , explique-t-il.
 
 
 

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