
Guerre en Ukraine: l’Europe confrontée à l’épineuse question de la reconstitution des stocks de munitions
Déshabiller Pierre pour habiller Paul. Le vieil adage circule depuis plusieurs mois au sujet de l’aide militaire à l’Ukraine apportée par l’Europe et les Etats-Unis. Elle a permis à Kiev de tenir tête à l’une des plus grandes puissances militaires mondiales. Combien de temps pourrait-elle tenir alors même que le président Zelensky appelle ses alliés à lui envoyer d’urgence du matériel, des armes et des munitions?
Jeudi, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, s’est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023. Le chef de l’Otan, Jens Stoltenberg, prévient que Moscou se prépare à une guerre longue et conseille aux pays de l’Alliance de continuer à fournir des armes jusqu’à ce que le président Poutine réalise qu’il « ne peut pas gagner sur le champ de bataille ».
« Nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Elle mobilise davantage de forces, elle est prête à subir également de nombreuses pertes et essaie d’avoir accès à davantage d’armes et de munitions », a déclaré Jens Stoltenberg.
Un « réveil brutal »
Mais après 10 mois de conflit, les moyens des pays impliqués directement ou non dans le conflit ukrainien, s’épuisent. Tous les pays donateurs d’armes à l’Ukraine doivent reconstituer au plus vite les stocks nécessaires à leurs armées qui, si elles étaient confrontées à un conflit de haute intensité, auraient des difficultés à tenir la distance. Reste à savoir comment.
La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a été « un réveil brutal pour beaucoup d’entre nous », a souligné le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell en admettant que les stocks d’armes de l’Union européenne sont épuisés.
« Nous manquons des capacités dont nous avons besoin pour nous défendre contre un niveau de menace plus élevé » à cause « d’années de sous-investissement », a-t-il affirmé dans une intervention devant l’Agence de Défense Européenne (EDA).