Grève des transporteurs : neuf syndicats boudent le mot d’ordre
Plusieurs syndicats de transporteurs ont décrété une grève illimitée pour protester contre les 22 mesures prises par le gouvernement après l’accident de Sikilo (Kaffrine), qui a fait 42 morts et 98 blessés. Mais le mouvement, qui démarre ce mardi, ne sera pas suivi par tout le monde. Neuf syndicats, regroupés au sein du Cadre unitaire des transporteurs routiers du Sénégal, ayant déclaré qu’ils feront rouler leurs véhicules.
Les responsables syndicaux concernés invoquent deux raisons pour justifier leur décision de boycotter du mouvement de grève : le deuil qui frappe le pays avec l’accident de Sikilo (auquel s’est ajouté hier celui de Sakal avec 222 morts) et les concessions du gouvernement sur les 22 mesures adoptées.
«Nous compatissons à la douleur et présentons nos condoléances aux Sénégalais, a déclaré dans Wal fadjri El Hadji Ousseynou Karamba Goudiaby, le coordonnateur dudit Cadre. Nous ne pouvons engager un bras de fer avec l’État alors que les Sénégalais sont en deuil. Nous pensons que cela est anormal.»
Le secrétaire général de l’intersyndicale, Fallou Samb, met en avant, pas moins de cinq concessions faites par le gouvernement par rapport à l’application des mesures prises pour la sécurité routière. Il cite, notamment, le maintien des porte-bagages et la suspension de la décision de concentrer les visites techniques à Dakar.
S’ils ont décidé de mettre en circulation leurs véhicules, les membres du Cadre unitaire des transporteurs routiers du Sénégal craignent des représailles de la part des grévistes. C’est pourquoi Fallou Samb lance un appel à l’État. Il dit : «Nous exigeons que l’État assure la sécurité de tous les services qui circuleront ce jour. Nous ne laisserons personne nus intimider. Ceux qui veulent aller en grève peuvent bien le faire, mais qu’ils laissent la liberté aux autres de circuler tranquillement.»