Freestyle d’une Sokhna : «S COMME SAKINA» (Par Amal Medina)

La Sakina est un terme arabe d’une grande richesse sémantique, qui se traduit par paix intérieure, quiétude absolue, sérénité et âme apaisée, entre autres.
 Cependant, les mystiques de l’islam lui ont donné une signification purement spirituelle, en l’interprétant comme une profonde quiétude venant habiter le cœur du croyant. D’ailleurs, le Soufi Tirmidhî le décrivait en ces termes : ‘’C’est la sécurité qu’éprouve le cœur quand il reçoit la parole de Dieu.’’
 
Pour autant, la Sakina est citée à maintes reprises dans le Coran. Exemple : sourate 48, verset 9 : « C’est Lui (Allah) qui fit descendre la Sakina dans le cœur des croyants afin que leur foi s’intensifie. »
 
Cette histoire de l’Arche d’alliance que partagent en commun les trois monothéismes (musulman, chrétien et juif) vient ainsi enseigner aux hommes qu’ils peuvent bel et bien vivre ensemble en Sakina, en toute sérénité de part et d’autre.
Même la philosophie grecque présocratique vient conforter la thèse de la spiritualité, en donnant à la Sakina la forme de l’ataraxie, terme provenant du grec Ataraksia signifiant absence de troubles.
 
En revanche, la Sakina, comme tout bienfait réel, n’est pas donnée d’emblée ; elle nécessite un combat de longue haleine ; elle s’acquiert. Mieux, se conquiert. 
 
Elle nécessite une lutte acharnée non contre autrui, ni même contre soi, mais plutôt en soi. La paix de l’âme requiert le dépassement des conflits intérieurs. Prenons appui sur ce célèbre hadith : « Le vrai Jihâd est le grand Jihâd, c’est-à-dire l’effort sur soi. »
Il suppose un travail ardant de connaissance du divin qui découlera intrinsèquement sur la connaissance de soi et de tout ce que cela englobe. 
 
Dès lors, que les conflits engendrés par la méconnaissance autant du Créateur que de soi font place au savoir réel, un tant soit peu, de l’un comme l’autre, l’âme pourra enfin accéder au repos, à la Sakina.

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