Extraction frauduleuse du sable de mer : L’ampleur des dégâts

Bien qu’interdite, l’extraction du sable marin persiste au Sénégal. Ce qui n’est pas sans conséquences, alerte le Professeur Oumar Ngalla Diene, géographe, spécialiste de la planification urbaine et du développement durable.

Interrogé par Le Soleil, qui a consacré un dossier à la question, il souligne que la persistance de cette extraction du sable de mer « irrégulière » finit « par rendre vulnérable l’écosystème littoral d’abord, aux inondations marines, puis à l’érosion maritime, ensuite au réveil du trait de côte, et enfin aux pertes de plage. »

C’est le cas à Thiawlene / Rufisque, Doune Baba Dieye de Gandiol, Djifere et les installations hôtelières, dans la zone de Saly, cite l’expert. Avant d’appuyer : « Récemment des menaces qu’il ne faut pas négliger ont été relevées au niveau de l’autopont de Cambérène, près du mausolée de Seydina Issa Laye. »

A l’en croire, des études d’impact auraient permis de comprendre que « le fonctionnement » du littoral obéit à des « lois naturelles » dont l’une des caractéristiques concerne « l’équilibre écologique » de cet espace.

A la place, le géographe constate « une urbanisation incontrôlée et une très forte pression urbaine sur les ressources naturelles dont le sable de mer » au Sénégal, pays qui compte 300 kilomètres de côtes sablonneuses.

Selon le chef de la Direction de l’environnement et des établissements classés, Baba Dramé, la surveillance reste une équation au moment où des charretiers font des affaires avec le sable marin. D’autant plus que relève-t-il, dans les colonnes du même journal, « si des gens sont trouvés sur place en train de s’adonner à cette activité, ils sont mis aux arrêts. » Mais, fulmine-t-il, « ces activités se font la nuit et ce n’est que le lendemain qu’on constate les dégâts. »

Ces actes sont signalés, dit-il, « vers Mbao, au niveau de la bande des filaos à Guédiawaye, et à Yoff. » Ce, au moment où les prélèvements ne sont autorisés qu’au niveau des carrières légales comme Bambilor, Sangalkam, énumère le Directeur des carrières, Ibra Seck. Qui évoque, toutefois, une « diminution drastique du potentiel de sable de la région de Dakar causée, d’une part, par une forte demande en sable due à la réalisation en cours des projets d’infrastructures notamment le Bus rapid transit (Brt), les travaux des chantiers de Diamniadio, le programme de 100 000 logements, et d’autre part, par une urbanisation très rapide des zones d’extraction.»

D’après les estimations de la Direction de contrôle et surveillance des opérations minières, plus de 2 millions de mètres cubes de sable ont été extraits en 2021.

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