Coupe du monde 2022: sept sélections européennes renoncent au brassard inclusif « One Love » après les menaces de la FIFA
La FIFA a agité la menace de sanctions pour un brassard qui se voulait rassembleur autour de valeurs universelles, et cela a marché. Les sept équipes européennes qui avaient prévu de porter un brassard coloré « One Love » en faveur de l’inclusion et contre les discriminations ont renoncé lundi face à la menace de « sanctions sportives », lors du Mondial au Qatar, ont-elle annoncé à quelques heures du match Angleterre-Iran. L’Angleterre, le pays de Galles, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse ont donc renoncé à ce que leur capitaine respectif encoure un carton jaune en raison de ce brassard inclusif, tout en se disant « frustrés » par l’inflexibilité de la Fifa.
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« Le message n’est pas controversé »
Voilà qui ne devrait pas rehausser la cote de popularité du président de la toute puissante Fédération internationale, Gianni Infantino, très largement critiqué pour ses prises de position récentes à l’occasion d’une conférence de presse hors-sol.
« Nous étions prêts à payer des amendes applicables en cas de non respect des règles sur les équipements et étions très engagés autour de ce brassard. Mais nous ne pouvons pas mettre nos joueurs dans la situation où il pourraient être avertis, voire devoir quitter le terrain » (en cas de second carton jaune), font valoir les sept fédérations.
La réglementation sur les équipements prévoit que les capitaines portent « les brassards fournis par la Fifa » lors des phases finales. Dans le cas contraire, l’arbitre peut demander au joueur de quitter le terrain pour « corriger sa tenue », et en cas de non respect de cette consigne, le joueur peut être averti, à l’appréciation de l’arbitre.
La France, initialement membre de l’initiative « One Love », avait déjà annoncé par la voix de son capitaine Hugo Lloris qu’elle ne porterait pas le brassard. Interrogé ce lundi, Kasper Hjulmand, le sélectionneur du Danemark, un pays en pointe sur le combat en faveur des droits humains au Qatar, a avoué ne pas comprendre toute cette agitation autour d’un simple brassard: « Le message n’est pas controversé. Je ne vois pas le problème », s’est-il étonné.
La Fifa impose ses propres brassards
Depuis sa désignation pour organiser l’événement en 2010, le Qatar est en butte à de vives critiques, qui se sont encore intensifiées à l’approche de l’évènement, en particulier sur les droits humains, notamment ceux des personnes LGBTQ+ et des travailleurs migrants -dont ceux ayant travaillé sur les chantiers de la Coupe du monde.