Comment Joe Biden et son équipe sont parvenus à éliminer le terroriste le plus recherché au monde

L’attaque de drone américaine qui a tué le chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, sur son balcon dans la nuit de samedi à dimanche dans le centre de Kaboul a été le fruit de plusieurs mois de travail pour Joe Biden et un cercle restreint de ses principaux conseillers. Retour sur ces préparatifs ultra-secrets qui ont permis aux États-Unis de porter un nouveau coup à l’organisation terroriste. 
Les détails de la frappe et de sa planification ont été révélés par un haut responsable de l’administration, alors que Joe Biden s’apprêtait à annoncer la mission lundi.
 
Pour le président américain, l’opportunité d’éliminer le terroriste le plus recherché au monde, considéré comme l’un des cerveaux des attentats du 11 septembre 2001, comportait le risque de toucher accidentellement des innocents. Tout au long des mois de planification de l’attaque, il aurait ainsi demandé à plusieurs reprises à ses fonctionnaires de veiller à ce que des civils, y compris des membres de la famille de M. Zawahiri, ne soient pas tués. Selon la Maison Blanche, aucun ne l’a été.

Repérages 
C’est en avril que le président a été informé pour la première fois que Ayman al-Zawahiri se trouvait dans une maison à Kaboul. Les responsables américains étaient au courant depuis des mois de l’existence d’un réseau soutenant le chef terroriste dans la capitale afghane et avaient identifié sa femme, sa fille et ses enfants grâce à de multiples sources de renseignements.
 
Les femmes utilisaient des “techniques” terroristes qui, selon les responsables, étaient destinées à empêcher quiconque de les suivre jusqu’à l’emplacement du suspect. Ce dernier n’avait d’ailleurs jamais quitté les lieux depuis son arrivée.
 
Durant des mois, les renseignements américains ont donc surveillé les habitudes du domicile. Ils ont notamment remarqué que Zawahiri se rendait périodiquement sur le balcon de la maison pendant de longues périodes. Ils ont également analysé la construction et la structure du bâtiment, en vue de mettre au point une opération permettant d’éliminer leur cible sans compromettre son intégrité structurelle.
 
Plan solide
La maison étant située dans un quartier résidentiel, les responsables étaient conscients que leurs informations devaient être “solides comme le roc” avant de présenter toute option à Joe Biden. Et ils se méfiaient fortement des fuites. Seul un “groupe très restreint et très sélect” au sein d’un certain nombre d’agences clés était informé des plans en cours d’élaboration.
 
Au cours des mois suivants, le président a été tenu au courant de l’évolution de la situation. Le 1er juillet, il a finalement réuni les principaux responsables de la sécurité nationale dans la salle de crise de la Maison Blanche pour recevoir un briefing sur l’opération. M. Biden était “profondément engagé dans le briefing et immergé dans le renseignement”, a déclaré un haut fonctionnaire. Il a posé “des questions détaillées sur ce que nous savions et comment nous le savions”.
 
La maquette du domicile de Zawahiri que les services de renseignement avaient construite et apportée à la Maison Blanche a été particulièrement utile au président. Il a posé des questions sur la façon dont le bâtiment pouvait être éclairé par le soleil, sur ses matériaux de construction et sur la manière dont le temps pouvait affecter toute opération, a ajouté le fonctionnaire. “Il s’est particulièrement attaché à s’assurer que toutes les mesures avaient été prises pour que l’opération minimise le risque » de victimes civiles.
 
Dernière ligne droite
Au cours des semaines suivantes, l’équipe du président s’est réunie à plusieurs reprises pour achever la planification de la frappe, répondre à ses questions et s’assurer que toutes les précautions possibles avaient été prises pour minimiser les risques.
 
Le 25 juillet, alors qu’il était isolé dans sa résidence de la Maison Blanche en raison d’une infection au Covid-19, Joe Biden a une nouvelle fois réuni son équipe pour recevoir un dernier briefing. Il a fait le tour de son équipe, demandant l’avis de chaque fonctionnaire, avant de finalement autoriser une “frappe aérienne précise et adaptée” pour éliminer le chef d’Al-Qaïda.
 
Cinq jours plus tard, deux missiles Hellfire ont été tirés sur le balcon de la maison à Kaboul à 6h18, heure locale. “De multiples sources de renseignements” ont confirmé qu’Ayman al-Zawahiri avait été tué. Les membres de sa famille, qui se trouvaient dans d’autres pièces de la maison, sont indemnes, a précisé le responsable.

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