Collecte de parrainage : Quand les “petits” candidats s’agacent de la boulimie des “grands”
La collecte de parrainage pour la présidentielle du 24 février 2024 poursuit son chemin. Plusieurs candidats, « petits » comme « grands » ont investi le terrain avec leurs équipes afin de rencontrer les Sénégalais. Toutefois, les « petits » semblent ne pas apprécier la stratégie des plus « grands ».
Les réformes apportées à la loi sur le parrainage ont fait que désormais les candidats ont le choix entre le parrainage citoyen et celui des élus. Certains candidats qui en ont la possibilité peuvent se suffire du parrainage de treize députés ou de 120 maires. Une opportunité qui concerne principalement le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba, celui de l’ex parti Pastef, Ousmane Sonko le candidat de la coalition Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, le candidat du Parti Démocratique sénégalais, Karim Wade, bref « les plus grands ».
Toutefois, les partisans de ces derniers ne dorment pas pour autant sur leurs lauriers. Comme les autres candidats, ils se sont mis à la collecte du parrainage citoyen.
Une stratégie que n’apprécient guère un candidat comme Pape Djibril Fall. « C’est antidémocratique et on ne doit pas laisser faire. De la même manière qu’on demande au président Macky Sall de laisser tout le monde participer, de la même on demande aux candidats qui ont 13 députés ou 120 maires, de laisser le parrainage citoyen aux candidats qui n’ont pas encore un appareil politique très fort ». Pape Djibril voit en cette stratégie une volonté de « sabotage » car en réalité « ils n’ont rien à faire du parrainage citoyen ».
Abdourahmane Diouf, quant à lui, assimile cette démarche à une boulimie. « La coalition Benno Bokk Yakaar a 82 députés. S’ils le voulaient, ils auraient au moins cinq candidats sans même avoir besoin du parrainage citoyen. Donc pourquoi vouloir aujourd’hui aller à la recherche de 100.000 ou 200.000 parrains citoyens ? Je précise juste que nous n’avions pas peur de ça. Mais c’est une démarche qui va à l’encontre des valeurs démocratiques », déplore-t-il.
Pour Thierno Alassane Sall, cette stratégie trahit l’esprit de la loi qui vise pourtant à avoir des élections « inclusives ».
Dans leurs communications, ces candidats aux appareils encore faibles appellent les Sénégalais à ne pas entrer dans ce jeu et à ne parrainer que les candidats qui ont réellement besoin du parrainage citoyen. A ce rythme, la loi sur le parrainage n’est pas exempte d’éventuelles modifications pour les prochaines années.
Pour rappel, s’agissant du parrainage citoyen, les candidats doivent présenter 0.6% du fichier électoral ce qui correspond à 44.559 parrains.