
« C’est comme si c’était mon pays » : l’union des supporteurs arabes derrière le Maroc avant le match contre l’Espagne
Les Lions de l’Atlas affrontent la Roja en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar, mardi 6 décembre à 16 heures. Dans les rues de Doha, les fans de tous les pays arabes de la région soutiennent ardemment Achraf Hakimi et ses partenaires.
La rue, les halls d’hôtel, le souk, les fan-zones, la corniche, les abords de stade et même les banlieues les plus éloignées… Doha est un théâtre permanent depuis le début de la Coupe du monde, une grande scène où tout un chacun se promène souvent avec son costume favori, un maillot de foot – réplique plus ou moins fidèle de son équipe préférée –, ou un drapeau national enroulé sur les épaules, façon cape.
Coupe du monde 2022 : Maroc-Espagne, un huitième de finale aux allures de derby
Mais il faut se méfier des apparences, les couleurs affichées ne disent pas toujours toute la vérité. Omar, par exemple, un jeune Irakien de Bagdad qui prend le soleil de bon matin dans la fan-zone désertée de la corniche, a revêtu un tee-shirt du Brésil. Il adore Neymar et consorts, mais son équipe de cœur, depuis peu, c’est le Maroc. Le dernier pays arabe encore en lice dispute son huitième de finale contre l’Espagne, mardi 6 décembre à 16 heures, avec le soutien de tout le monde arabe, assure-t-il, comme tous les Qataris, les Saoudiens, les Yéménites ou les Palestiniens à qui nous avons posé la question.
« On encourage tous le Maroc, poursuit Omar. Les gouvernements des pays arabes ont des problèmes entre eux, mais, en tant que peuples, on ressent tous de la sympathie les uns envers les autres. » La fameuse « rue arabe » existerait donc, au moins le temps d’une Coupe du monde. Une jeune étudiante en médecine palestinienne se promène dans les rues avec le drapeau de son pays sur les épaules. Grand succès. « Tout le monde veut faire des selfies avec moi ! » A la veille de ce « match historique » contre l’Espagne, c’est la première fois qu’elle ressent « une telle unité du monde arabe », mais elle n’est pas si surprise. « Quand une équipe arabe se qualifie, c’est comme si c’était mon pays. »
« Un tel niveau d’harmonie, c’est rare »
Pour Abdullah, un jeune ingénieur saoudien attablé avec trois de ses compatriotes près du souk Wafi, il faut voir là un « fait culturel et religieux ». « Le Maroc est un pays africain, mais nous avons beaucoup en commun, la langue et l’islam. Et comme tous les Arabes, les Marocains soutiennent les Palestiniens. » Avec ses amis, il espère que les Lions de l’Atlas auront un geste symbolique en faveur des Palestiniens lors de l’avant-match contre l’Espagne. Les réseaux sociaux, ajoute un autre Saoudien, regorgent de messages de sympathie envers le Maroc : « Grâce à Internet, les 450 millions d’habitants des 22 pays arabes ont mieux appris à se connaître. » La grande surprise, à ses yeux, c’est de voir combien le monde occidental n’a pas pris conscience de ce sentiment d’unité. « Posez-vous la question ! »