Après les raids aériens, la Turquie envisage une opération terrestre en Syrie
Vers une «opération terrestre» de la Turquie en Syrie ? Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, évoque ce lundi cette possibilité, au lendemain d’une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak et de plusieurs tirs de roquettes sur le sol turc depuis le territoire syrien. «Il n’est pas question que cette opération soit uniquement limitée à une opération aérienne», a déclaré le chef de l’Etat aux journalistes turcs qui l’accompagnaient au retour du Qatar, où il a assisté à l’ouverture de la Coupe du monde de football. Dans le même temps, le ministère turc de l’intérieur a annoncé la mort de trois personnes dont un enfant dans des tirs de roquettes depuis le territoire syrien visant la ville turque frontalière de Karkamis.
La série de raids aériens en Syrie a été déclenchée en représailles à l’attentat qui a tué six personnes le 13 novembre à Istanbul, attribué par Ankara aux «terroristes» kurdes. Ce lundi, des milliers de Syriens ont assisté aux funérailles d’au moins 35 personnes tuées la veille dans les raids aériens turcs visant des régions sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, les provinces de Raqa et Hassaké (nord-est) et d’Alep (nord), selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
«Aucune discussion»
«Les unités compétentes, notre ministère de la Défense et notre état-major décideront ensemble de la puissance qui doit être engagée par nos forces terrestres, a indiqué Erdogan, faisant état de consultations en cours. Nous avons déjà prévenu : nous ferons payer ceux qui nous dérangent sur notre territoire.» S’agissant de l’opération «Griffe Epée» lancée dimanche contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de défense du peuple (YPG), «elle a été menée par 70 avions et drones, a-t-il détaillé. Ils se sont enfoncés de 140 km dans le nord de l’Irak et de 20 km dans le nord de la Syrie».