Affaire Pape Alé Niang : Les plaidoiries de certains députés devant l’Assemblée nationale
Le dossier de l’administrateur du site DakarMatin s’est invité, hier, en séance plénière. Le député Malick Kébé a regretté la détention provisoire de Pape Alé Niang. Qui, insiste-t-il, est «un acteur central dans le dispositif de l’information ». Il soutient que le journaliste représente « une valeur sûre » car étant un homme de signal et d’alerte sur les scandales de l’Etat. « Nous vous invitons à réagir pour que Pape Alé Niang soit libéré», a-t-il demandé devant le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Moussa Bocar Thiam.
Pour son collègue Ibrahima Diop,cette situation actuelle n’est rien d’autre que le bâillonnement de la presse. D’autant plus que Pape Alé Niang avait cette même posture en 2011 et 2012. Ahmed Chérif Dicko, lui a dénoncé une «arrestation politique ». « C’est parce qu’il n’est pas du côté du pouvoir qu’on l’a emprisonné. La thèse du secret de défense ne repose sur rien. La violation du secret de l’instruction et de l’État aussi sont des termes vides de sens », peste-t-il. Tout comme lui, le député Mouhamed Ayib Daffé a également dénoncé « le kidnapping de Pape Alé Niang ».
Mais, pour les parlementaires de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), l’inculpé «n’est pas un journaliste ». Et qu’il est un membre d’un parti politique de l’opposition. Donc, il doit être jugé et condamné au regard de la «gravité» des faits qui lui sont reprochés.
Le journaliste d’investigation est placé sous mandat de dépôt, depuis le 9 novembre dernier, pour divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion, recel et diffusion de documents administratifs estampillés secret-défense et propagation de fausses nouvelles. Il est en détention préventive à la prison de Sébikotane.